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Greenpeace demande à Élections Canada d'enquêter sur Ethical Oil et ses liens avec le Parti conservateur

Greenpeace demande à Élections Canada d'enquêter sur Ethical Oil
This Sept. 19, 2011 aerial photo shows a tar sands mine facility near Fort McMurray, in Alberta, Canada. Alberta has the world's third-largest oil reserves after Saudi Arabia and Venezuela - more than 170 billion barrels. Daily production of 1.5 million barrels from the oil sands is expected to increase to 3.7 million in 2025, which the oil industry sees as a pressing reason to build the pipelines. Critics, however, dislike the whole concept of tapping the oil sands, saying it requires huge amounts of energy and water, increases greenhouse gas emissions and threatens rivers and forests. (AP Photo/The Canadian Press, Jeff McIntosh)
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This Sept. 19, 2011 aerial photo shows a tar sands mine facility near Fort McMurray, in Alberta, Canada. Alberta has the world's third-largest oil reserves after Saudi Arabia and Venezuela - more than 170 billion barrels. Daily production of 1.5 million barrels from the oil sands is expected to increase to 3.7 million in 2025, which the oil industry sees as a pressing reason to build the pipelines. Critics, however, dislike the whole concept of tapping the oil sands, saying it requires huge amounts of energy and water, increases greenhouse gas emissions and threatens rivers and forests. (AP Photo/The Canadian Press, Jeff McIntosh)

OTTAWA - Greenpeace a demandé à Élections Canada d'enquêter sur les liens entre le Parti conservateur et l'organisme Ethical Oil, afin de déterminer s'ils contreviennent à la loi électorale canadienne.

Le groupe environnemental soupçonne que le Parti conservateur reçoit en quelque sorte des dons illégaux d'entreprises en utilisant Ethical Oil comme paravent. L'organisme recueillerait des dons et s'en servirait pour aider les troupes de Stephen Harper et financer des activités qui soutiennent les politiques de son parti.

Une telle façon de procéder permettrait de faire indirectement ce qu'un parti politique n'a pas le droit de faire directement, prétend Greenpeace.

«En vertu de la loi électorale, les compagnies n'ont pas le droit de financer directement ou indirectement un parti politique. Nous espérons qu'Ethical Oil et le Parti conservateur coopéreront avec le Commissaire pour faire toute la lumière là-dessus», a déclaré Keith Stewart, de Greenpeace Canada, en point de presse mardi à Ottawa.

M. Stewart a aussi fait état d'un système de «portes tournantes» entre le Parti conservateur et l'organisme qui dit faire la promotion du «pétrole éthique», dont les controversés sables bitumineux de l'Ouest canadien.

Par exemple, Ethical Oil a été fondé en 2011 par Alykhan Velshi, ancien directeur des communications du ministre conservateur Jason Kenney. Il a depuis quitté l'organisme pour réintégrer la fonction publique avec un poste de direction au cabinet du premier ministre, souligne Greenpeace.

Jamie Ellerton, qui a été porte-parole d'Ethical Oil de janvier 2012 à avril 2013, avait été l'adjoint du ministre Kenney de 2008 à 2010, ajoute le groupe environnemental.

Celui-ci dit avoir compilé des preuves troublantes qu'il a remises à Élections Canada.

Selon Greenpeace, Ethical Oil n'a pas clairement divulgué ses sources de financement mais son site Web indique qu'il «accepte les dons des entreprises et des citoyens canadiens, incluant ceux qui travaillent pour l'industrie pétrolière éthique».

Sa demande d'enquête inclut, selon lui, des preuves indiquant que l'argent recueilli par Ethical Oil a financé des dépenses publicitaires et d'autres activités organisées par des personnes directement impliquées dans le Parti conservateur du Canada.

Greenpeace fait aussi état d'attaques coordonnées par le gouvernement et Ethical Oil contre les opposants aux sables bitumineux.

Il rappelle une campagne publicitaire de 2012, notamment à la télévision, pour attaquer des groupes environnementaux qui s'opposaient au projet de pipeline Northern Gateway. Le site Web incitait les citoyens à écrire à celui qui était alors ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, pour lui dire qu'ils ne voulaient pas «que des intérêts étrangers décident de l'avenir des oléoducs».

Peu après, Joe Oliver a tenu des propos incendiaires à propos de «groupes radicaux» qui se serviraient de fonds étrangers pour intervenir dans le processus d'examen environnemental du projet et qui auraient même pris «le système en otage», a rapporté Greenpeace.

Intercepté devant la Chambre des communes, Joe Oliver a paru contrarié.

«Je n'ai aucune connaissance de ça. Greenpeace a aussi des liens qu'il faut discuter peut-être», s'est-il contenté de dire avant de quitter le point de presse sans répondre aux autres questions.

Le directeur des communications au bureau du premier ministre a pour sa part déclaré que les allégations de Greenpeace étaient «ridicules».

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Thomas Mulcair, croit pour sa part que l'enquête est bienvenue.

«Greenpeace fait très bien de demander à Élections Canada d'enquêter là-dessus parce que c'est une manière contournée, évidemment, de subventionner (un parti politique), s'il s'avère», a-t-il commenté.

Le site Web de l'organisme Ethical Oil a été hors d'usage pendant une bonne partie de la journée.

Greenpeace dit avoir présenté sa demande d'enquête dès maintenant pour que la lumière soit faite avant la prochaine élection fédérale de 2015.

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