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Génocide au Rwanda: la justice norvégienne autorise l'extradition d'un suspect

Génocide au Rwanda: la justice norvégienne autorise l'extradition d'un suspect

La justice norvégienne a autorisé mardi l'extradition vers le Rwanda d'Eugène Nkuranyabahizi, soupçonné d'avoir participé au génocide perpétré il y a 20 ans dans ce pays de l'Afrique des Grands Lacs.

Âgé de 41 ans et se disant de nationalité burundaise, ce Hutu avait été arrêté le 29 mai 2013 en Norvège, où il est établi depuis 1999.

Le Rwanda a demandé son extradition en août, le soupçonnant de conspiration et de participation au génocide de 1994 qui, selon l'ONU, a fait 800.000 morts en trois mois, essentiellement au sein de la communauté tutsi et des Hutu modérés.

Il lui est reproché d'avoir pris part à des massacres dans les localités de Nkakwa et de Cyahinda qui ont fait quelque 7.500 morts au total en avril 1994.

L'homme rejette les chefs d'accusation retenus contre lui et s'oppose à son extradition.

Le tribunal de Stavanger, dans le sud-ouest de la Norvège, a estimé que les soupçons dont il fait l'objet reposaient sur des "fondements raisonnables" et ce, "en dépit de nombreuses explications et observations différentes", peut-on lire dans la décision de justice.

Le tribunal a aussi estimé que ses droits fondamentaux seraient garantis au Rwanda et qu'il y bénéficierait d'un traitement équitable.

Un des avocats d'Eugène Nkuranyabahizi a annoncé son intention de faire appel.

"Nous sommes en désaccord tant avec les attendus juridiques qu'avec l'évaluation qui a été faite des preuves", a déclaré Brynjar Meling, cité par les médias norvégiens.

"Le tribunal a certes relevé une série de carences et d'incohérences dans les témoignages mais n'en a pas tiré les conséquences qui s'imposaient", a-t-il dit.

Cette décision d'extradition survient au lendemain du début des cérémonies de commémoration du génocide.

L'an dernier, la Norvège a déjà extradé vers le Rwanda un autre suspect, le Rwandais Charles Bandora, et condamné un autre Rwandais, Sadi Bugingo, à la peine maximale, soit 21 années de prison, pour avoir contribué au massacre de plus d'un millier de Tutsis.

phy/hh/abk

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