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Québec: les libéraux reviennent au pouvoir, Couillard Premier ministre

Québec: les libéraux reviennent au pouvoir, Couillard Premier ministre

Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) Philippe Couillard est devenu lundi soir le nouveau Premier ministre de la province francophone après la victoire confortable de son parti, infligeant un camouflet à Pauline Marois et son gouvernement indépendantiste.

A 56 ans, Philippe Couillard a réussi le pari de ramener au pouvoir les libéraux, chassés du gouvernement de la province francophone au printemps 2012 au terme d'un long conflit étudiant.

Des scènes de joie ont éclaté bien au-delà de la salle où le PLQ avait réuni ses partisans lundi soir à Montréal et contrastaient avec la déception des rares militants du Parti Québécois (PQ) qui affichaient une mine défaite dans un grand hôtel de la métropole.

Une cadre du PQ, en pleurs sur l'épaule de son compagnon, lâchait dépitée que les indépendantistes allaient "devenir comme les cajuns (ndlr: déportés en Louisiane), une vague idée romantique". Première femme à gouverner le Québec, Pauline Marois restera aussi comme étant la chef d'un gouvernement qui, pour la première fois en 40 ans, n'a pas été reconduit pour un deuxième mandat.

Lundi soir, Philippe Couillard devait faire sa première déclaration depuis sa circonscription à Saint-Félicien, localité sur le lac Saint-Jean à 300 km au nord de Québec.

Les résultats provisoires à 02H00 GMT mardi, créditaient le PLQ de 34% des suffrages devant le PQ (22%), pratiquement à égalité avec la formation Coalition avenir Québec (CAQ) du nationaliste François Legault (21%). La petite formation souverainiste de gauche Québec Solidaire (QS) de Françoise David obtenait 6% des suffrages, le reste des voix allant à des petits partis.

Avec ce résultat, les libéraux pourront former un gouvernement sans avoir à composer avec une coalition. Ces scores devraient leur assurer la majorité absolue des 125 sièges de l'hôtel du Parlement, situé aux abords des plaines d'Abraham à Québec, la capitale de la Belle province.

Le Parti québécois a réalisé le pire score depuis son émergence à l'élection de 1970 sur ses thèses indépendantistes. La défaite est d'autant plus sévère que c'est Mme Marois qui a dissout l'assemblée pour tenter d'arracher la majorité afin de mettre en oeuvre des réformes importantes sur la laïcité avec la Charte des valeurs québécoises.

Le maître d'oeuvre de cette Charte, le ministre sortant des Institutions démocratiques Bernard Drainville, a été réélu député lundi mais a reconnu que le résultat du parti québécois est "très décevant".

A noter que le magnat de la presse et milliardaire Pierre Karl Péladeau a été élu pour son entrée en politique aux côtés des indépendantistes. Son apparition en tout début de campagne, le poing levé promettant de faire du Québec "un pays", a fait dérailler la campagne du parti. Il devrait être en lice pour prétendre à la direction du Parti québécois puisque Pauline Marois,après une défaite aussi cuisante, devrait abandonner cette fonction.

Le nationaliste et volontiers populiste François Legault a opéré une belle remontée dans la dernière semaine de campagne et pourrait même faire mieux que les 19 sièges acquis lors du dernier scrutin. Ce souverainiste opposé à l'idée d'un référendum sur l'indépendance du Québec a sans doute pu récupérer des voix des déçus du PQ.

L'aile gauche du Parti québécois, déjà méfiante au sujet du ralliement du milliardaire Pierre Karl Péladeau, a également souffert des reniements du parti sur les questions environnementales, illustrés notamment par le feu vert donné à l'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti, un refuge pour la faune et la flore au coeur de l'embouchure du Saint-Laurent.

La sociologue Claire Durant avait jugé que pour le PQ cette élection était "celle de la dernière chance", prédisant "une reconfiguration" du paysage politique sur un axe plus classique "gauche-droite".

mbr/jl/rap

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