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Maroc/cannabis: un parti veut une amnistie pour 48.000 cultivateurs recherchés

Maroc/cannabis: un parti veut une amnistie pour 48.000 cultivateurs recherchés

Le Parti Authenticité et modernité (PAM), un mouvement d'opposition, travaille sur un projet de loi prévoyant une amnistie pour les 48.000 cultivateurs de cannabis du nord du Maroc recherchés et qui vivent en "semi-clandestinité", ont indiqué lundi des responsables.

Même si selon des chiffres officiels la surface de cannabis cultivée a baissé de 60% en 10 ans, à environ 50.000 hectares, le royaume reste l'un des principaux producteurs au monde. D'après des statistiques citées par le ministère de l'Intérieur, ce sont 90.000 ménages, soit plus de 700.000 Marocains, qui vivraient de la culture du cannabis dans le Rif (nord).

Le weekend dernier, le PAM, qui avait suscité à l'automne un débat au sein du Parlement sur le cannabis thérapeutique, a organisé une rencontre inédite avec quelque "2.000 cultivateurs", en présence d'ONG et de membres d'autres partis politiques.

La réunion "a permis d'entendre des témoignages sur l'illégalité dans laquelle vivent ces gens: 48.000 agriculteurs sont recherchés et sont soit en fuite dans les montagnes, soit cachés" chez d'autres, a déclaré à l'AFP un député du PAM, Mehdi Bensaïd.

"Il y a vraiment un problème humain. Ces personnes cultivent pour faire vivre leurs familles. Elles touchent à peine 4.500 dirhams (400 euros) par mois et ce n'est pas elles qui bénéficient du trafic", a-t-il relevé.

Une autre députée du PAM, Khadija Roussi, vice-présidente de la chambre des Représentants, s'est aussi émue de leur sort: "La majorité ne peut vivre en famille et se trouve dans une semi-clandestinité. Il faut absolument trouver des solutions".

"Nous travaillons sur un projet de loi dans deux domaines: la légalisation du cannabis thérapeutique et une amnistie" des cultivateurs, a ajouté M. Bensaïd, notant que son parti comptait associer d'autres formations politiques.

La session de printemps du Parlement s'ouvre vendredi, mais aucune échéance précise n'a été donnée.

L'usage médical du cannabis est déjà une réalité dans plusieurs pays européens ou certains Etats américains. En janvier, la France a autorisé la mise sur le marché d'un spray à base d'extraits de chanvre destiné à soulager les malades atteints de sclérose en plaques.

Au Maroc, l'Etat pourrait à terme "contrôler" lui-même la production via la création d'une "agence nationale" afin d'aller "vers des solutions comme les produits pharmaceutiques ou industriels", a fait valoir une source parlementaire sous couvert d'anonymat.

gk/cco

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