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Israéliens et Palestiniens multiplient les rencontres pour sauver les négociations

Israéliens et Palestiniens multiplient les rencontres pour sauver les négociations

Les négociateurs israéliens et palestiniens se retrouvaient lundi sous les auspices de la médiation américaine pour tenter de sauver les négociations de paix, à trois semaines de l'échéance.

Au lendemain d'une longue rencontre nocturne à Jérusalem entre les chefs de délégation, la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, et le négociateur palestinien Saëb Erakat avec l'émissaire américain Martin Indyk, une nouvelle session était prévue dans la soirée.

"Cette nuit, il y aura une autre rencontre après celle de la veille, qui a duré six heures", a déclaré l'ex-négociateur palestinien Mohammad Chtayyeh lors d'une conférence de presse à Ramallah.

"La direction palestinienne laisse la porte ouverte à des négociations sérieuses jusqu'au 29 de ce mois", échéance des neuf mois de pourparlers convenue en juillet, a ajouté M. Chtayyeh.

Il s'exprimait à l'occasion du 12ème anniversaire de l'arrestation de Marwan Barghouthi, un dirigeant du Fatah, le mouvement du président Mahmoud Abbas, emprisonné à perpétuité en Israël, dont les Palestiniens réclament la libération.

La réunion de lundi soir a également été annoncée par une porte-parole du département d'Etat américain, Jennifer Psaki, qualifiant la précédente de "constructive et sérieuse".

"Les deux parties ont demandé aux Etats-Unis d'en tenir une autre aujourd'hui (lundi) pour continuer cet effort", a-t-on précisé.

Les Etats-Unis feront le point de ces rencontres mardi lors d'un entretien prévu dans l'après-midi à la Maison Blanche entre le président américain Barck Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry, en présence du vice-président Joe Biden.

Le secrétaire d'Etat doit également s'exprimer dans la matinée devant la commission des Affaires étrangères du Sénat.

Lors d'une session extraordinaire du Parlement israélien, le chef de l'opposition, le travailliste Yitzhak Herzog, a fustigé le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le président palestinien, leur reprochant d'"échanger des accusations depuis le jour où les négociations ont commencé, sans se rencontrer ni se parler".

Israël a refusé de libérer le 29 mars comme prévu un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant une prolongation des négociations au-delà du 29 avril.

M. Abbas a réagi en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences posées par Israël pour ces libérations le déliaient de son engagement de s'abstenir de toute démarche auprès de la communauté internationale.

Selon l'entente conclue en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993. En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales jusqu'à la fin des pourparlers.

M. Netanyahu a menacé dimanche de prendre des "mesures unilatérales" en représailles aux démarches de M. Abbas. Mais, selon les médias israéliens, le gouvernement n'a pas arrêté sa riposte. Il n'a notamment pas décidé s'il exigerait un retrait pur et simple des demandes d'adhésion.

"Il n'est pas réaliste d'exiger qu'il les retire", a déclaré un haut responsable israélien cité par le site d'information Walla, soulignant que "ces conventions ne sont pas particulièrement importantes".

Les sanctions envisagées porteraient sur la suspension de l'autorisation accordée à l'opérateur de téléphonie mobile palestinien Wataniya de développer son réseau dans la bande de Gaza et l'augmentation des restrictions imposées aux activités palestiniennes en Cisjordanie occupée.

Mais les responsables israéliens sont réticents à infliger de réelles sanctions économiques, de crainte des conséquences sur le plan de la sécurité qui se retourneraient contre Israël,selon les médias.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a dénoncé "la poursuite des rencontres avec l'ennemi israélien sous médiation américaine", déplorant que "les démarches internationales ou l'envoi par Abbas d'un comité national à Gaza pour parvenir à la réconciliation soient liés aux résultats de ces rencontres et à l'amélioration des conditions des négociations", rejetées par le mouvement islamiste.

L'ancien président américain et Prix Nobel de la Paix Jimmy Carter a salué les demandes d'adhésion palestiniennes, estimant qu'il ne "fallait pas y voir un coup au processus de paix", dans un communiqué du groupe des "Sages", auquel il appartient.

"J'espère au contraire que cela aidera à rééquilibrer le rapport de forces entre Israéliens et Palestiniens à l'approche de la date butoir du 29 avril fixée par le secrétaire d'Etat Kerry", a-t-il indiqué.

L'inlassable chef de la diplomatie américaine a laissé percer vendredi un inhabituel découragement, prévenant qu'il y avait des "limites au temps et aux efforts" de Washington sur ce dossier "si les parties ne sont pas désireuses de faire des progrès".

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