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France: Valls tente d'amadouer gauche et écologistes avant d'affronter le parlement

France: Valls tente d'amadouer gauche et écologistes avant d'affronter le parlement

Le nouveau Premier ministre français, Manuel Valls, affronte mardi le parlement avec le double défi d'arracher le soutien de la gauche, qui attend au tournant ce "socialiste de droite", et des écologistes, qui ne participent plus au gouvernement.

Une semaine après sa prise de fonctions, le chef du gouvernement doit détailler dans un discours de politique générale ses axes de travail à partir de 13h00 GMT à l'Assemblée nationale. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, numéro deux du gouvernement, lira en parallèle son discours au Sénat.

Un vote suivra ces deux interventions. Le Parti socialiste et ses proches alliés détiennent une courte majorité absolue des 577 sièges à l'Assemblée nationale et contrôlent le Sénat.

"C'est ce discours de politique générale qui fixera les grands enjeux des mois à venir", résume le nouveau porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. C'est un "discours important, il faut que je me l'approprie", a confirmé à l'hebdomadaire Le Journal du Dimanche M. Valls, qui promet du "concret".

Preuve de l'importance de ce passage obligé pour tout Premier ministre: son prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, avait fait naître de premiers doutes dans son camp en livrant le 3 juillet 2012 une prestation jugée terne et sans souffle.

"Il faudra apporter des précisions (...), les grands axes du pacte de responsabilité" qui prévoit une baisse des charges des entreprises en échange d'embauches accrues, "et les grandes orientations budgétaires seront présentées", explique M. Valls. Le Premier ministre doit compléter mercredi son "gouvernement de combat" par la nomination d'une dizaine de secrétaires d'Etat.

Le chef du nouveau gouvernement français veut aussi montrer que la majorité a entendu le message envoyé par les électeurs lors de municipales catastrophiques pour son camp.

Si un sondage (baromètre mensuel de l'institut LH2) lui donnait lundi 56% d'opinions positives (une cote deux fois supérieure à celle du président François Hollande), l'ancien ministre de l'Intérieur sait que "le sentiment d'injustice est très prégnant" dans la société.

"Les ravages de la hausse des impôts depuis quatre ans sont très importants, les Français en ont assez du trop plein d'impôts", a-t-il déclaré au Journal du Dimanche.

Les Français fixent comme priorités au gouvernement l'inversion de la courbe du chômage et la baisse des impôts des ménages, selon un autre sondage de l'Institut Ifop.

Jean-François Copé, président du premier parti d'opposition, l'UMP, attend, lui, de M. Valls qu'il "donne le détail crédible des 50 milliards d'euros de baisse de dépenses publiques" promis d'ici 2017.

D'après le quotidien économique Les Echos, l'administration de l'Etat devrait réduire ses dépenses de 17 milliards, la Sécurité sociale de 23 milliards et les collectivités de 10 milliards. L'entourage du ministre des Finances, Michel Sapin, a confirmé ces "ordres de grandeur".

Parmi les six groupes politiques représentés à l'Assemblée, le suspense réside dans l'attitude des parlementaires écologistes, secoués par des tensions après la décision de ne pas participer au nouveau gouvernement.

Les écologistes entretiennent de mauvaises relations avec Manuel Valls et se sont plusieurs fois opposés à lui lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, notamment en matière de sécurité et d'immigration ou concernant les expulsions de Roms en situation illégale.

Les parlementaires d'Europe-Ecologie les Verts (EELV) ne voteront "pas contre" la confiance, a assuré samedi le sénateur Jean-Vincent Placé. Mais ils pourraient décider de s'abstenir, ce qui entretiendrait encore la défiance entre les écologistes et le nouveau Premier ministre. Leur décision est attendue mardi matin.

Manuel Valls a assuré que les Verts seront "associés" à la politique du gouvernement, s'ils lui votent la confiance. "Plus la majorité est large, plus on sera efficaces", a-t-il fait valoir.

M. Valls a aussi tenté de rassurer la centaine de députés socialistes, appartenant à l'aile gauche du parti, qui souhaitent que le Parlement tienne un rôle accru et demandent que soit mis fin aux "politiques d'austérité qui ont enfoncé l'Europe dans la récession".

Il a reçu une partie d'entre eux dimanche, une rencontre qui semble avoir porté ses fruits puisque ces députés voteront sans doute la confiance au gouvernement.

La gauche radicale (Parti de gauche et Parti communiste) du tribun Jean-Luc Mélenchon a, elle, décidé de ne pas voter la confiance à Manuel Valls mais pourrait s'abstenir.

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