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Au Québec, les libéraux à la reconquête du pouvoir

Au Québec, les libéraux à la reconquête du pouvoir

Les six millions d'électeurs appelés aux urnes au Québec pourraient donner un avantage lundi aux députés libéraux dans la nouvelle assemblée de la province francophone, tout en sanctionnant le gouvernement indépendantiste sortant.

Le parti libéral québécois (PLQ), dans un dernier sondage paru samedi, est en tête avec 38% des intentions de vote contre 29% pour le parti québécois (PQ) de la Première ministre sortante Pauline Marois.

Si cette tendance devait se vérifier à la clôture du scrutin lundi à 20H00 locales (mardi 00H00 GMT), c'est Philippe Couillard, chef du PLQ, qui formerait le prochain gouvernement de la Belle province.

Ce serait aussi la première fois en 40 ans qu'un gouvernement en place n'obtiendrait pas un deuxième mandat de rang dans une législative. Et donc un cinglant revers pour Pauline Marois, la première femme à gouverner le Québec, qui a précipité la dissolution pour chercher à obtenir les 63 sièges de la majorité absolue des 125 sièges.

Début mars à la dissolution, l'assemblée était aux mains des indépendantistes du PQ avec 54 sièges, devant les 49 députés libéraux et les 18 de la formation Coalition Avenir Québec (CAQ) de François Legault. La formation souverainiste de gauche Québec Solidaire de Françoise David avait quant à elle arraché deux sièges lors du dernier scrutin, début septembre 2012. Deux députés siégeaient par ailleurs en indépendant.

Avec le système de scrutin uninominal à un tour, le PLQ vise la majorité pour effacer le camouflet de la dernière élection, où leur ancien leader et chef du gouvernement Jean Charest avait payé le prix des longues grèves étudiantes du printemps 2012 mais aussi des soupçons sur les financements occultes du parti.

Pour le PQ, "cette élection est un peu celle de la dernière chance", analyse Claire Durant, sociologue à l'Université de Montréal, qui prévoit, en cas de défaite des indépendantistes, une recomposition politique autour d'un axe gauche-droite dont les frontières sont actuellement diffuses.

Pour ce scrutin, le nationaliste et volontiers populiste François Legault tentera de faire mieux qu'il y a dix-huit mois. "On a essayé la recette libérale, ça ne marche pas. On a essayé la recette péquiste, ça ne marche pas. Peut-on essayer une autre recette?".

En galvanisant ses militants en toute fin de campagne, cet ancien chef d'entreprise compte bien se poser en arbitre. Sa spectaculaire remontée de 15% à 23% des intentions de vote devrait lui donner raison.

Un peu comme une bouée de sauvetage, Mme Marois s'est accrochée à l'annonce juste avant le scrutin du recul du chômage, en y voyant un signe que "la confiance est revenue au Québec".

A la veille du vote, dimanche, elle a demandé à ses militants de persuader les indécis de se rendre aux urnes car si "c'est vrai que c'est serré, rien n'est joué". Selon le dernier sondage, près d'un quart de l'électorat n'aurait pas fait un choix définitif.

De son côté, Philippe Couillard est allé courtiser dimanche les électeurs en Gaspésie (est du Québec) en promettant le soutien à l'exploitation pétrolière et des investissements industriels.

Depuis un mois, M. Couillard met en garde les Québécois du risque, avec un gouvernement indépendantiste, de se retrouver en dehors du Canada. Régulièrement, il a attaqué Mme Marois sur son point sans doute le plus fragile: avec "le retour au pouvoir du parti québécois, c'est l'assurance d'un référendum sur la séparation du Québec".

Tout au long de la campagne, il a joué sur la peur des fédéralistes de voir les troupes de Mme Marois tenter une nouvelle fois d'arracher le "oui" à une consultation populaire sur l'indépendance. Une crainte alimentée par l'image du poing levé de Pierre Karl Péladeau, magnat de la presse et milliardaire, qui clamait, à peine rallié au PQ, vouloir "faire du Québec un pays".

mbr/sab/sam/jr

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