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Ukraine : des manifestants pro-russes occupent des édifices gouvernementaux

Ukraine : des manifestants pro-russes occupent des édifices gouvernementaux

Des manifestants pro-russes ont investi dimanche des bâtiments officiels à Donetsk, Kharkiv et Louhansk, trois villes de l'est de l'Ukraine, bastion du président déchu Viktor Ianoukovitch, pour réclamer la tenue d'un référendum sur le rattachement de leur région à la Russie.

À Donestsk, une centaine de manifestants ont investi le siège du gouvernement régional et y ont hissé un drapeau de la Russie. Ils se sont barricadés à l'intérieur et bloquent les portes avec des chaises et des tables.

Plus de 1500 manifestants étaient réunis à l'extérieur du bâtiment, plusieurs d'entre eux brandissant des drapeaux russes et une bannière où l'on pouvait lire: « République de Donetsk ». Plusieurs ont alors scandé « Russie! Russie! »

Environ 500 policiers étaient sur place, mais ne sont pas intervenus.

À Lougansk, le bureau local du service de la sécurité a été encerclé par une centaine de personnes. Le groupe a escaladé la façade pour planter le drapeau russe sur le toit.

Depuis plusieurs semaines, les manifestants à Lougansk exigent un référendum sur le statut de la région, comme celui en Crimée, ainsi que la libération de militants pro-russes.

« Nous ne voulons pas rejoindre l'Union européenne, nous ne voulons pas rejoindre l'OTAN. Nous voulons que nos enfants vivent en paix », a déclaré une manifestante à une chaîne de télévision.

Trois personnes, dont deux militants pro-russes et un policier, ont été blessées lors des affrontements, rapporte une chaîne de télévision locale.

Samedi, 15 personnes qui planifiait de saisir le pouvoir dans Lougansk ont été arrêtées. Ils avaient en leur possession 300 fusils d'assaut, un lance-roquette antichar, un grand nombre de grenades et de bombes incendiaires et des couteaux.

Le mouvement entamé dans la journée à Donestk et Louhansk s'est étendu dans la soirée à Kharkiv, où des manifestants brandissant des drapeaux russes ont investi le siège de l'administration régionale, selon l'agence Interfax.

La tension monte

La moitié des habitants de cette région à l'est de l'Ukraine sont russophones et la province était le fief de l'ex-président Ianoukovitch, qui s'est réfugié en Russie après des semaines de manifestations en février.

Plusieurs craignent que le gouvernement intérimaire ukrainien soit composé majoritairement de nationalistes et qu'ils soient persécutés pour leurs sentiments séparatistes. Le gouvernement nie ces allégations et accuse plutôt Moscou de favoriser l'instabilité dans le pays.

Depuis le référendum en Crimée, qui a mené à son annexion à la Russie, certains groupes de cette région réclament des votes similaires dans leur région. Le président russe Vladimir Poutine a promis de protéger « par tous les moyens » les populations russophones des républiques de l'ex-URSS.

D'ailleurs, 40 000 soldats russes sont stationnés près de la frontière ukrainienne et la communauté internationale craint que le soulèvement et les manifestations dans l'est du pays soient un prétexte pour une invasion russe.

Le chef de l'État par intérim, Oleksander Tourtchinov, a annulé un voyage en Lituanie pour s'occuper de cette « agitation séparatiste ». Sur sa page Facebook, le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, a accusé Poutine et Ianoukovitch « d'avoir payé pour ces désordres séparatistes. Les gens qui manifestent ne sont pas nombreux, mais ils sont très agressifs ».

« Poutine et Ianoukovitch ont organisé et financé cette vague d'agitation séparatiste dans l'est du pays. Les gens qui manifestent ne sont pas nombreux mais ils sont très agressifs », écrit sur sa page Facebook le ministre.

Meurtre d'un journaliste ukrainien

Les autorités ukrainiennes ont confirmé qu'un journaliste, actif dans les manifestations contre Viktor Ianoukovith et membre du parti nationaliste Svoboda, a été retrouvé mort dans une forêt à 150 kilomètres de Kiev. Vassili Serguïenko a été enlevé à sa résidence de Korsoun-Chevtchenkivskyï vendredi soir et a été assassiné, selon les autorités. Le meurtre du journaliste auraitété commis pour des raisons politiques, affirme le parti Svoboda.

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