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Processus de paix: contacts en coulisses, Netanyahu menace les Palestiniens de représailles

Processus de paix: contacts en coulisses, Netanyahu menace les Palestiniens de représailles

Les contacts se sont poursuivis dimanche en coulisses sous l'égide des Etats-Unis pour tenter de sauver le processus de paix, Israël menaçant de représailles unilatérales les Palestiniens qui ont décidé de demander leur adhésion à des traités internationaux.

"Nous répondrons (...) par des mesures unilatérales à toutes les mesures unilatérales qu'ils (les Palestiniens) prendront", a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors du conseil des ministres.

Ces démarches palestiniennes, elles-mêmes lancées en réaction au refus d'Israël de libérer un dernier contingent de prisonniers comme prévu dans le cadre des pourparlers de paix, "ne feront qu'éloigner un accord de paix", a-t-il martelé.

"Les Palestiniens ont beaucoup à perdre d'une démarche unilatérale. Ils n'obtiendront un Etat que par des négociations directes (avec Israël, NDLR) et pas par des déclarations vides, ni par des décisions unilatérales", a averti le Premier ministre. "Nous sommes prêts à continuer les pourparlers, mais pas à n'importe quel prix".

Une nouvelle rencontre tripartite entre les négociateurs israéliens et palestiniens et l'émissaire américain Martin Indyk s'est terminée dimanche soir, a indiqué une source palestinienne, sans donner de détails.

Les Palestiniens ont jusqu'à présent rejeté les appels du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et d'Israël à renoncer à leurs démarches internationales, rendues possibles par l'accession de la Palestine au statut d'Etat observateur à l'ONU fin 2012.

Aux termes de l'accord conclu en juillet sous la houlette de M. Kerry, les Palestiniens avaient consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations et conventions internationales pendant les neuf mois impartis aux pourparlers, en échange de la libération par Israël de quatre contingents de prisonniers incarcérés avant 1993. Mais seuls trois groupes ont été relâchés.

"L'accord qui était sur la table la semaine dernière n'est plus d'actualité et Israël se prépare à reprendre ses relations de routine avec les Palestiniens, semblables à celles d'avant la réouverture de négociations il y a neuf mois", a affirmé une source israélienne proche des négociations au site d'information israélien Ynet.

Cette même source a par ailleurs émis des doutes sur la volonté des Etats-Unis de s'impliquer davantage dans ces négociations en crise, affirmant sentir un "tiédissement" du côté des Américains.

M. Kerry avait mis en garde vendredi les protagonistes, affirmant: "il y a des limites au temps et aux efforts que les Etats-Unis peuvent consacrer si les parties ne sont pas désireuses de faire des progrès".

M. Netanyahu a accusé dimanche les Palestiniens d'avoir fait capoter la dernière tentative d'accord en refusant d'engager des négociations sur le "caractère juif de l'Etat d'Israël".

Le Premier ministre israélien a fait de cette revendication un élément cardinal d'un accord de paix, assurant que la "racine du conflit" entre les deux peuples est le rejet arabe d'un Etat juif, et non l'occupation des Territoires palestiniens depuis 1967.

Les Palestiniens rejettent cette exigence, soulignant qu'ils ont reconnu Israël en 1993 et que l'accepter reviendrait à renoncer sans contrepartie au "droit au retour" des réfugiés, ainsi qu'à leur propre Histoire.

Le dirigeant palestinien Yasser Abed Rabbo a rejeté pour sa part la responsabilité de l'impasse sur le camp israélien qui "veut faire traîner les négociations jusqu'à la fin des temps". Israël veut que les négociations se prolongent au-delà de la période des neuf mois qui s'achève le 29 avril.

"C'est Israël qui applique en permanence des mesures unilatérales", a-t-il déploré à la radio officielle palestinienne, l'accusant d'imposer "toujours plus de faits établis sur le terrain", en référence à la colonisation.

Selon les médias israéliens, en représailles aux démarches palestiniennes, le gouvernement s'apprêterait à prendre une série de sanctions contre les Palestiniens.

M. Netanyahu et son ministre de la Défense Moshé Yaalon ont demandé à l'administration militaire dans les Territoires palestiniens de proposer une série de mesures punitives, selon le quotidien Haaretz.

Israël compterait accroître les restrictions sur les activités des Palestiniens en Cisjordanie et pourrait également de nouveau bloquer le transfert de taxes collectées pour le compte de l'Autorité palestinienne.

Le ministre de l'Economie Naftali Bennett, un faucon nationaliste religieux, a plaidé dimanche pour qu'Israël saisisse la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye afin de poursuivre les dirigeants palestiniens pour crimes de guerre.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, s'est prononcé de son côté pour des élections anticipées, rejetant l'application de l'accord conclu en juillet avec les Palestiniens, selon les médias israéliens.

Le Parlement israélien doit débattre lundi de la crise du processus de paix.

jjm-dar/agr/cco

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