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Décès et tumeurs sapent les efforts pour sauver le rhinocéros de Sumatra

Décès et tumeurs sapent les efforts pour sauver le rhinocéros de Sumatra

Les efforts déployés pour tenter de sauver l'espèce en danger des rhinocéros de Sumatra, ont subi deux coups durs cette semaine avec la mort d'une femelle dans un zoo américain et la découverte de tumeurs dans l'utérus d'une autre.

Il reste seulement une centaine de rhinocéros de Sumatra en liberté, en Indonésie et Malaisie, leurs terres d'origine. Neuf autres rhinocéros sont retenus en captivité avec l'espoir qu'ils se reproduisent.

Suci, une femelle de 9 ans, est morte le 30 mars dans le zoo de Cincinnati (Ohio, nord). Elle souffrait d'hémochromatose, une maladie génétique se caractérisant par une surcharge de fer dans le sang.

Sa mère en était morte à 21 ans, a expliqué Terri Roth, le vice-président chargé de la sauvegarde des animaux au zoo de Cincinnati.

"Nous sommes dévastés. Je ne peux tout simplement pas vous décrire dans quel état je me trouve", a-t-il confié.

L'année dernière, l'homme avait déclenché une polémique par son projet d'accoupler Suci avec son jeune frère Harapan, faute d'autres candidats.

Les rhinocéros femelles peuvent développer des tumeurs ou des kystes dans leur appareil reproductif si elles ne sont pas fécondées l'âge venu, au risque de devenir stériles par la suite.

Mais l'accouplement n'a jamais pu avoir lieu, selon M. Roth.

Les responsables du zoo avaient noté que quelque chose n'allait pas chez Suci en octobre, et malgré une petite amélioration, sa santé a fini par se détériorer très rapidement.

L'annonce de sa mort a été suivie par une autre mauvaise nouvelle concernant Iman, une femelle capturée récemment en Malaisie et transférée dans la réserve de Tabin le 21 mars.

Les conservateurs ont d'abord cru qu'elle était enceinte quand ils l'ont trouvée. Elle avait une oreille déchirée, probablement à la suite d'un affrontement avec un mâle, avait dans l'utérus une masse fortement irriguée et faisait preuve d'une attitude bagarreuse.

Mais une échographie faite sous anesthésie a douché leurs espoirs.

"Il n'y a pas de foetus dans son utérus mais de grosses, grosses tumeurs de la taille de ballons de foot", a précisé Thomas Hildebrand, de l'institut Leibniz de recherche sur les animaux sauvages, auprès du zoo de Berlin.

De cette découverte, les scientifiques ont conclu que la femelle ne s'était pas accouplée ces cinq dernières années et qu'elle serait peut-être incapable de se reproduire par la suite. Cette espèce a besoin d'espace et d'être loin des humains pour pouvoir s'accoupler.

"Il s'agit d'une funeste découverte car cela semble confirmer nos craintes que les rhinocéros ne sont plus capables de se reproduire d'eux-mêmes dans la nature", a expliqué Sen Nathan, directeur adjoint de l'agence nationale de protection des espèces en Malaisie.

Certains spécialistes pensent qu'il faut capturer des animaux pour relancer les efforts de reproduction, même si toutes les tentatives de fécondation artificielle ont échoué jusqu'ici sur ces animaux.

"Si nous voulons sauver cette espèce, nous devons tenter sur des rhinocéros des techniques pointues de fécondation", a expliqué Zainal Zahari Zainuddin, un vétérinaire de la réserve de Tabin.

Le zoo de Cincinnati est le premier établissement à avoir vu naître des petits en captivité. Suci était l'un des trois petits à y être né.

La réserve de Sumatra en Indonésie était également parvenue à faire naître un petit rhinocéros en captivité.

Terri Roth affirme qu'il y a au moins deux femelles rhinocéros fertiles en captivité en Indonésie et qu'un mâle a été envoyé par le zoo de Cincinnati.

"Nous espérons pouvoir continuer à travailler avec nos collègues indonésiens pour produire de nouveaux petits rhinocéros", a-t-il confié.

Les Américains doivent maintenant se pencher sur le sort du frère de Suci, le dernier spécimen en captivité aux Etats-Unis.

"Est-il important d'avoir un ambassadeur de cette espèce ici aux Etats-Unis ou est-il plus important de le renvoyer en Asie du Sud-Est et lui donner l'occasion de se reproduire?", a-t-il lancé.

ksh/rap/are/emb

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