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La crise en Ukraine va renforcer l'intégration de l'UE, selon l'ambassadeur des Etats-Unis

La crise en Ukraine va renforcer l'intégration de l'UE, selon l'ambassadeur des Etats-Unis

Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Union européenne, Anthony Luzzatto Gardner, a estimé vendredi que la crise en Ukraine aurait pour conséquence de renforcer l'intégration européenne et les liens transatlantiques.

"L'UE est un partenaire bien plus efficace", a déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes M. Gardner, qui a pris ses fonctions à Bruxelles en mars.

Evoquant la réponse des Européens à l'intervention russe en Ukraine, avec les sanctions contre la Russie et la signature du volet politique de l'accord d'association avec Kiev "en dépit de vues diverses" et d'une "exposition différente aux pressions russes" au sein des 28, il a jugé cela "impressionnant, par rapport à il y a 20 ans, quand moins d'Etats membres n'étaient pas capables d'adopter une position commune".

"Je suis impressionné par la rapidité avec laquelle ils ont agi, en étroite coopération", a-t-il insisté, estimant que cela allait donner "un nouvel élan à l'intégration", mais aussi à la "coopération" entre les Etats-Unis et l'Europe.

Il a aussi mentionné l'effet de cette crise sur la question de la sécurité énergétique de l'Europe et sur la "confirmation du rôle de l'Otan".

"Les Etats-Unis n'ont pas à dire à l'UE ce qu'elle doit faire", a-t-il dit, mais "nous devons tous les deux être sérieux sur la sécurité énergétique".

Alors que l'UE a évoqué l'intégration du sujet de l'énergie dans l'accord de libre échange en négociation entre les Etats-Unis et l'UE afin de faciliter les exportations de gaz de schiste américain vers l'Europe, M. Gardner a affirmé que cela n'était "pas nécessaire". "Nous faisons beaucoup sur ces questions en dehors du TTIP et cela n'a pas besoin d'en faire partie", a-t-il ajouté en soulignant que les Etats-Unis avaient accordé des licences d'exportation pour un montant supérieur aux importations de l'UE.

En matière de défense, M. Gardner a rappelé les déclarations du président Barack Obama la semaine dernière à Bruxelles, affirmant que la "liberté avait un prix" et appelant les pays européens de l'Otan à ne pas diminuer leurs dépenses militaires.

Il a récusé l'idée qu'un renforcement de l'Europe de la défense serait "redondante" avec l'Otan. Rappelant les opérations européennes au Kosovo, dans la Corne de l'Afrique ou en République centrafricaine, il a assuré qu'elles se situaient dans des zones où "les Etats-Unis accueillent favorablement le fait que l'UE joue ce rôle".

"Notre capacité à être actifs dans ces pays n'est pas forte; nous voyons de la complémentarité, pas de double emploi", a-t-il souligné.

Interrogé sur les élections européennes fin mai, qui devraient voir une poussée des extrêmes, M. Gardner a estimé qu'il ne serait "pas facile pour eux de faire cause commune". "Le Parlement ne sera pas moins efficace et les partis centraux vont plus se coaliser", selon lui.

Mais il s'est dit "préoccupé" par les accusations qui selon lui gagnent du terrain en Europe contre le TTIP, notamment contre les tribunaux d'arbitrage pour protéger les investisseurs, une procédure défendue par les Américains, et contre la "dérégulation".

"Je serai aux avant-postes, au Parlement européen et dans la presse, pour dire à quel point ces arguments ne sont pas fondés", a-t-il assuré.

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