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Présidentielle afghane: huit candidats, trois favoris pour un scrutin indécis

Présidentielle afghane: huit candidats, trois favoris pour un scrutin indécis

Huit candidats participaient samedi au premier tour de l'élection présidentielle afghane qui désignera le successeur de Hamid Karzaï, dont les trois favoris Abdullah Abdullah, Zalmai Rassoul et Ashraf Ghani:

Né d'un père pachtoune et d'une mère tadjike, les deux principaux peuples de l'Afghanistan, M. Abdullah était, après une campagne réussie, arrivé en deuxième position au premier tour de la présidentielle de 2009, avec plus de 30% des voix.

Il s'était retiré du second tour après avoir dénoncé, comme nombre d'observateurs, des fraudes massives, entraînant de facto la réélection du président Hamid Karzaï.

Revanchard, il a mené cette année une campagne énergique en répétant à l'envi que seule la fraude pourrait l'empêcher de remporter le scrutin.

Âgé de 53 ans, ce ténor de l'opposition apprécié des dirigeants occidentaux, ancien ophtalmologue, avait été porte-parole du commandant Ahmad Shah Massoud - célèbre résistant à l'occupation soviétique et au régime taliban assassiné le 9 septembre 2001 -, avant d'être ministre des Affaires étrangères du premier gouvernement Karzaï.

Âgé de 70 ans, Zalmai Rassoul était jusqu'en octobre dernier ministre des Affaires étrangères, fonction qu'il a quittée pour se lancer dans la campagne électorale.

Ce Pachtoune proche du président Karzaï - il fut son conseiller à la sécurité nationale 2003 et 2010 -, est considéré par de nombreux observateurs comme le candidat du pouvoir sortant, dont il revendique d'ailleurs l'héritage politique.

Zalmai Rassoul a enregistré ces derniers semaines les ralliements de deux autres candidats, dont Qayum Karzaï, frère aîné du président, mais son manque de charisme politique pourrait lui coûter des voix.

Polyglotte parlant couramment français, anglais, italien et arabe, M. Rassoul a fait des études de médecine à Paris et fut secrétaire général du dernier roi d'Afghanistan, Mohammed Zaher Shah, lors de son exil à Rome.

Universitaire et économiste internationalement respecté, M. Ghani a démissionné de ses fonctions de chef du Comité de transition, institution gouvernementale chargée de superviser la transition démocratique en Afghanistan, pour se lancer dans la présidentielle.

Âgé de 64 ans, ce Pachtoune à la réputation de forte tête était arrivé en quatrième position au premier tour de l'élection de 2009, avec un décevant 2,94% des voix.

Mais contrairement au précédent scrutin, où il était apparu lisse, voire effacé, M. Ghani a mené sa campagne tambour battant en prononçant des discours passionnés lors de grands rassemblements populaires.

Ni ancien chef de guerre ni homme politique de métier, cet ancien cadre de la Banque mondiale, diplômé de la prestigieuse université new-yorkaise de Columbia, fut ministre des Finances du président Karzaï entre 2002 et 2004.

Il a toutefois suscité la polémique en choisissant comme colistier le controversé Abdul Rasheed Dostum, accusé d'avoir autorisé le massacre de centaines de prisonniers talibans en 2001.

M. Sayyaf est l'un des plus célèbres chefs de guerre afghans. Ce Pachtoune réputé très proche de l'Arabie saoudite s'était illustré lors de la guerre contre l'occupation soviétique (1979-1989), avant de rejoindre l'Alliance du Nord du commandant Massoud pendant la guerre civile (1992-1996).

Les milices contrôlées par M. Sayyaf, âgé aujourd'hui de près de 70 ans, avaient été notamment mises en cause par un rapport de l'ONU dans le massacre de centaines de Hazaras chiites à Kaboul en 1993.

M. Sayyaf est également présenté dans le rapport de la commission américaine sur le 11-Septembre comme le "mentor" de Khaled Cheikh Mohammed, cerveau autoproclamé des attentats de 2001.

Bien qu'il ne soit pas considéré comme un favori, cette personnalité influente pourrait jouer en rôle important dans les négociations qui pourraient avoir lieu en cas de deuxième tour.

Les quatre autres candidats sont Gul Agha Shirzai (homme d'affaires, ancien gouverneur et chef de guerre), Hedayat Amin Arsala (ancien conseiller du président Karzaï), Qutbuddin Helal (conservateur) et Daoud Sultanzoy (ancien parlementaire).

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