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Moscou dit alléger ses troupes à la frontière ukrainienne et demande des explications à l'Otan

Moscou dit alléger ses troupes à la frontière ukrainienne et demande des explications à l'Otan

La Russie a indiqué jeudi que certains bataillons placés près de la frontière avec l'Ukraine vont retourner à leur base et a demandé des explications à l'OTAN sur le renforcement de ses forces en Europe de l'Est, alors qu'elle entame de délicates négociations gazières avec Kiev.

Un premier bataillon a déjà quitté la région de Rostov, près de la frontière de l'Ukraine, pour rejoindre la région de Samara, plus à l'est, où il est basé, avait annoncé lundi Vladimir Poutine dans une conversation téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel.

"Lorsqu'elles auront fini les tâches qu'on leur a assignées, d'autres unités reviendront aussi sur le lieu de leur déploiement permanent", a affirmé jeudi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov au cours d'une conférence de presse sans indiquer le nombre de militaires concernés par les mouvements.

"En ce qui concerne le mouvement de troupes sur le territoire de la Fédération russe, il n'existe pas de restrictions", a relevé le responsable en estimant que les inquiétudes occidentales sur le dispositif militaire de la Russie était exagérées.

M. Lavrov a en retour demandé à l'Otan de s'expliquer sur le renforcement de sa présence en Europe de l'Est et notamment de préciser si ces mouvements étaient conformes aux accords en vigueur. "Nous avons posé cette question à l'Alliance atlantique. Nous attendons une réponse qui ne soit pas seulement une réponse mais qui soit entièrement basée sur le respect des règles que nous avons élaborées", a indiqué le ministre.

Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait jugé mercredi "incroyablement inquiétante" la présence massive de troupes russes à la frontière ukrainienne, tandis que le général Breedlove a estimé que les soldats russes pourraient mener à bien en trois à cinq jours d'éventuelles opérations à l'ouest de la frontière russe.

Signe de la tension des relations américano-russes, la Nasa a annoncé mercredi soir sa décision de suspendre tous ses contacts avec la Russie, à l'exception de la collaboration portant sur la Station spatiale internationale (ISS).

"Ces derniers jours, proviennent de Washington de nombreux signaux indiquant que les Etats-Unis sont prêts à cesser le dialogue, même sur les sujets pour lesquels la coopération est bénéfique aux Etats-Unis", a commenté le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par Interfax.

Le chef de la diplomatie russe devait accueillir ce jeudi ses homologues des pays alliés de Moscou au sein de l'"Otan russe", soit la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.

Les responsables russes entament parallèlement jeudi des négociations sur les livraisons de gaz à l'Ukraine, que Moscou utilise comme une arme dans son bras-de-fer avec Kiev.

Le ministre ukrainien par intérim de l'Energie Iouri Prodan et le président de Naftogaz Ukraine Andriï Kobolev, accompagnés de parlementaires ukrainiens, devaient avoir pour interlocuteur à Moscou le président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller.

Alors que Kiev dépend pour les trois-cinquièmes de ces livraisons, Gazprom a annoncé mardi une augmentation de plus d'un tiers du prix du gaz vendu à l'Ukraine.

Cela ferait passer le gaz russe à environ 480 dollars les 1.000 mètres cubes, l'un des tarifs les plus élevés appliqués aux pays européens, alors que l'Ukraine est en pleine crise économique et dépend d'une aide vitale du FMI négociée la semaine dernière.

Le patron du géant énergétique italien ENI a plaidé pour une stratégie énergétique à l'échelle européenne, qui pourrait permettre à l'Europe de réduire sa dépendance au gaz russe.

"En théorie l'Europe pourrait planifier et s'organiser afin que le continent puisse, à moyen terme, se passer de Gazprom", a affirmé Paolo Scaroni, administrateur délégué d'ENI, au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).

A Kiev, les autorités ukrainiennes ont interpellé douze membres des anciennes forces spéciales antiémeutes, soupçonnés d'être impliqués dans les tueries de fin février, qui ont conduit au renversement du président pro-russe Viktor Ianoukovitch.

"Des membres d'une unité spéciale des "Berkout" ont été interpellés" a déclaré le procureur général d'Ukraine, Oleg Makhnitski.

"Il s'agit d'une unité baptisée +unité noire"+, dédiée aux opérations spéciales (...) qui a distribué des armes, dont des fusils de snipers", a poursuivi le responsable, alors que des théories contradictoires circulent à Moscou et à Kiev sur les auteurs de ces tueries.

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