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Kerry appelle dirigeants israéliens et palestiniens à sauver le processus de paix

Kerry appelle dirigeants israéliens et palestiniens à sauver le processus de paix

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a appelé jeudi les dirigeants israéliens et palestiniens à "un compromis décisif" pour sauver le processus de paix, après de longs mois d'efforts n'ayant pas réduit le fossé entre les parties.

Les pourparlers de paix se trouvent à "un moment critique", a souligné M. Kerry, quelques heures après une réunion marathon entre les négociateurs, assurant néanmoins que le dialogue restait "ouvert".

Les négociateurs palestiniens, israéliens et américains ont fait des progrès lors de cette rencontre qui a duré presque jusqu'à l'aube à Jérusalem, a déclaré M. Kerry, en visite à Alger.

"Il existe encore un fossé qui doit être comblé assez rapidement", a-t-il reconnu, précisant qu'il devait parler de nouveau jeudi avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Les négociations, difficilement relancées en juillet par M. Kerry, ont été encore fragilisées par le refus d'Israël de libérer le 29 mars le quatrième et dernier contingent de prisonniers prévu. La direction palestinienne a répliqué en demandant l'adhésion à 15 accords et traités internationaux.

"La décision n'appartient vraiment qu'à eux (Israéliens et Palestiniens). Ils savent quelles sont les options et les enjeux", a lancé M. Kerry en réclamant "un compromis décisif pour pouvoir avancer".

"Vous pouvez faciliter, vous pouvez pousser, vous pouvez donner un petit coup de coude, mais ce sont les parties elles-mêmes qui doivent prendre des décisions cruciales en vue d'un compromis", a martelé le diplomate américain.

Le chef de l'opposition israélienne, le travailliste Yitzhak Herzog, a mis en garde contre un désengagement de Washington, après une rencontre avec l'ambassadeur américain en Israël Dan Shapiro.

"Il y a une lassitude profonde (des Américains) qui ont envie de dire: les amis, faites ce que vous voulez, et appelez-nous quand vous aurez terminé!", a déclaré M. Herzog à la radio, estimant découragement américain "très dangereux".

La réunion de jeudi soir "était centrée sur la nécessité de libérer (...) les prisonniers", a indiqué jeudi à l'AFP un responsable palestinien sous couvert de l'anonymat, selon lequel Israël ne pouvait pas revenir sur son engagement à ce sujet.

"La balle est dans le camp d'Israël maintenant. Il devrait relâcher les prisonniers", a indiqué de son côté un autre responsable palestinien et ancien négociateur, Mohammed Chtayeh.

Dans la bande de Gaza, Sami Abou Zouhri, le porte-parole du mouvement Hamas qui contrôle ce territoire et s'oppose aux négociations, a de nouveau appelé à l'arrêt de toute forme de "coopération avec l'ennemi".

Insatisfait des propositions de compromis pour régler le litige sur les prisonniers, M. Abbas a signé mardi les demandes d'adhésion à 15 accords et traités internationaux, à commencer par les Conventions de Genève sur la protection des civils.

Les dirigeants palestiniens ont cependant assuré vouloir poursuivre les négociations, qui arrivent en principe à échéance le 29 avril.

La démarche palestinienne de mardi a suscité surprise et colère côté israélien.

"Cette rencontre (tripartite) après les demandes des Palestiniens auprès des Nations unies, contraires à tous leurs engagements, est une insulte à l'Etat d'Israël", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin, membre du Likoud (droite nationaliste) de M. Netanyahu.

"Les Palestiniens sont revenus à une intifada (soulèvement) diplomatique", a dénoncé un autre responsable politique au quotidien Yediot Aharonot.

Une source sécuritaire israélienne a pour sa part mis en garde contre un échec des pourparlers.

"En coulisses, tous les responsables admettent qu'en cas d'échec des négociations, les répercussions sur la sécurité d'Israël seraient plus grandes encore que le prix qu'Israël doit payer pour les poursuivre", a déclaré cette source au journal Israel Hayom, à propos des libérations de prisonniers.

Selon l'accord conclu en juillet sous l'égide de M. Kerry, Israël s'est engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés. En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales.

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