Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Tractations pour surmonter la crise du processus de paix israélo-palestinien

Tractations pour surmonter la crise du processus de paix israélo-palestinien

D'intenses efforts étaient engagés mercredi pour surmonter la crise des négociations de paix israélo-palestiniennes parrainées par le secrétaire d'Etat américain John Kerry et menacées d'implosion.

Une rencontre israélo-palestino-américaine pour aplanir les divergences se tenait dans la soirée, selon une source proche du dossier. Elle réunissait à Jérusalem l'émissaire américain Martin Indyk, la ministre israélienne Tzipi Livni, chargée du dossier des négociations avec les Palestiniens, et le négociateur palestinien Saëb Erakat, selon les médias locaux.

Par ailleurs, M. Kerry s'est entretenu dans la journée au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas, selon des responsables américains et palestiniens.

Après la signature par M. Abbas des demandes d'adhésion à 15 conventions et traités internationaux, en représailles au refus d'Israël de libérer un dernier contingent de prisonniers le 29 mars, les Palestiniens ont multiplié les déclarations apaisantes, assurant vouloir poursuivre les négociations.

"La décision des Palestiniens de se tourner vers l'ONU n'est pas encourageante, mais il ne faut pas baisser les bras", a plaidé la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, citée par la radio.

Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki a annoncé avoir présenté les demandes d'adhésion, mais assuré que cela ne "détournait pas" les Palestiniens des négociations.

"Nous sommes toujours engagés à ces pourparlers et nous continuerons jusqu'au 29 avril", délai imparti pour la fin des négociations relancées en juillet 2013 sous le parrainage des Etats-Unis après trois ans de suspension.

Les Nations unies ont confirmé avoir reçu de la direction palestinienne des demandes d'adhésion à 13 conventions ou traités internationaux dont elles sont dépositaires.

Ces demandes concernent les Conventions de Genève sur la protection des civils, la Convention de La Haye concernant les lois et coutumes de la guerre, mais surtout des accords de portée générale, sur les droits de l'enfant, la discrimination raciale, ou la Charte internationale des droits de l'Homme.

Un dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a lui aussi espéré que "M. Kerry reprendra ses efforts dans les prochains jours", en réaffirmant que la démarche palestinienne était une "réponse à la violation flagrante par Israël de l'accord" sur les prisonniers.

Cette démarche fait également suite à l'annonce d'un nouvel appel d'offres par Israël pour la construction de 708 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est occupée.

Un haut responsable du département d'Etat américain a jugé que "les deux parties avaient pris des mesures négatives ces dernières 24 heures", tout en soulignant qu'aucune des deux n'avait manifesté l'intention d'arrêter les négociations.

"C'est aux deux parties de prendre les mesures necéssaires si elles veulent vraiment aller de l'avant. Nous ne pouvons pas décider pour elles", a souligné le responsable.

Selon l'accord conclu en juillet sous l'égide de M. Kerry, Israël s'engageait à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993, dont les trois premiers groupes ont été relâchés.

En contrepartie, la direction palestinienne consentait à suspendre pendant la période de neuf mois impartie toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris les juridictions internationales susceptibles de poursuivre Israël.

Israël et les Etats-Unis s'opposent aux démarches palestiniennes, affirmant qu'il s'agit de diversions.

Un faucon du gouvernement de droite, Uzi Landau, membre du parti ultranationaliste Israël Beiteinou, a averti que si les dirigeants palestiniens défiaient Israël devant les instances de l'ONU, "ils le paieraient cher".

"L'une des mesures possibles serait pour Israël d'appliquer sa souveraineté sur des secteurs qui feront clairement partie de l'Etat dans le cadre de toute solution future", a prévenu ce ministre du Tourisme, en allusion aux zones de Cisjordanie occupée où sont implantés des colons juifs.

Israël pourrait aussi intervenir "pour bloquer les aides financières", a-t-il ajouté.

La crise du processus de paix a poussé la Ligue arabe à convoquer une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères le 9 avril au Caire.

Malgré le scepticisme général, M. Kerry a estimé mardi soir "totalement prématuré de tirer quelque conclusion que ce soit" sur l'avenir des pourparlers.

Il s'efforce d'arracher un compromis sur la libération de prisonniers, qui pourrait aboutir à l'élargissement de Jonathan Pollard, un Américain arrêté en 1985 et condamné à perpétuité aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël.

bur-sst/agr/cnp

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.