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Autisme : s'adapter à la hausse

Autisme : s'adapter à la hausse

À l'entendre aujourd'hui, difficile de croire que Collin Mackenzie ne parlait pas lorsqu'il était tout petit. « Il nous montrait [ce qu'il voulait] juste avec des gestes », relate sa mère, Louise Jolicoeur-Mackenzie. Aujourd'hui âgé de 8 ans, il va à l'école comme tous les enfants de son âge. La présence d'enfants autistes comme lui dans les classes est de plus en plus fréquente.

Le nombre de cas d'autisme a fait un bond de 120 % au cours de la dernière décennie. Selon la Société canadienne de l'autisme, le nombre de cas diagnostiqués était d'un sur 150 enfants en 2002. Ce chiffre est aujourd'hui d'un sur 68.

Le chercheur Albert Chudley, de l'Hôpital pour enfants de Winnipeg, affirme que la hausse est bien connue depuis 10 ans. Elle s'explique, à 70 %, par une définition plus étendue de l'autisme et par un diagnostic très précoce. Cependant, tous les mystères ne sont pas élucidés, selon Albert Chudley. Trente pour cent de l'augmentation reste sans explication, et le nombre de cas continue de grimper.

Facteurs environnementaux ?

Le chercheur Bruce Lanphear, de l'Université Simon Fraser en Colombie-Britannique, a une hypothèse. Selon lui, il est impossible qu'en 10 ans, les raisons de cette croissance soient génétiques; il faut que la cause soit environnementale, qu'il s'agisse de pesticides ou d'autres agents chimiques.

Même si l'on ne peut pas tout expliquer encore, les services offerts ont suivi la demande grandissante. Au Manitoba, la province investit 36 millions de dollars chaque année pour les autistes, qui représentent plus de 1 % de la population. L'argent est distribué dans plusieurs programmes préscolaires, scolaires, ainsi que dans des programmes familiaux et d'inclusion sociale.

Cette année, le Centre Saint-Amant reçoit près de 7 millions de dollars pour sa programmation. « Le plus tôt on peut commencer à leur enseigner des choses, le meilleur sera leur trajectoire », clame Carole Marion, responsable en autisme du centre. L'établissement accueille 220 enfants d'âge préscolaire et scolaire, l'âge crucial pour intervenir. Les familles voient la différence. « C'est comme wow!, ça fait chaud au coeur parce que tu vois à quel point il se débrouille bien », remarque Louise, la mère du petit Collin.

Depuis 2008, le centre dessert 40 % plus d'enfants. « Notre liste d'attente est de plus en plus grande, surtout comparée à il y a 10 ans, quand notre programme a commencé. Les familles attendent aussi plus longtemps sur notre liste d'attente », indique Mme Marion.

D'après un reportage de Catherine Dulude, à ne pas manquer au Téléjournal Manitoba

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