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Rome: moines franciscains recherchent fonds pour restaurer trésor méconnu

Rome: moines franciscains recherchent fonds pour restaurer trésor méconnu

"Nous avons besoin de 125.000 dollars pour restaurer et valoriser la cellule de saint François", confie avec gravité le frère franciscain Stefano Tamburo, gardien de l'église San Francesco a Ripa, qui accueillit François d'Assise lors de ses séjours romains au début du XIIIème siècle.

Cachée à Trastevere sur la rive droite du Tibre, San Francesco a Ripa n'a en apparence rien de plus que la plupart des quelque 900 églises que compte la capitale italienne.

Pourtant, derrière sa façade sobre, cette église-monastère renferme des trésors, dont un particulièrement méconnu et en perdition.

"Les touristes connaissent notre église pour sa statue du Bernin (l'extase de la religieuse mystique italienne Ludovica Albertoni, dernière oeuvre réalisée à Rome par ce sculpteur, ndlr), mais rares sont ceux qui connaissent l'existence de la cellule de saint François", explique à l'AFP le frère Stefano, qui dirige le monastère et chapeaute ce projet de restauration mobilisant toute la communauté.

Nichée au premier étage du monastère accolé à l'église, cette cellule a hébergé au moins quatre fois, selon le frère Stefano, entre 1209 et 1223, François d'Assise (1182-1226) lorsqu'il se rendait à Rome dans l'espoir de rencontrer le pape Innocent III.

"Le saint homme dormait assis, à même le sol, au contact direct d'une grosse pierre, visible encore aujourd'hui, qu'il utilisait en quelque sorte comme coussin", décrit le moine franciscain en désignant du doigt un rocher derrière une grille.

De dimensions très réduites et sans fenêtre, la cellule a été transformée au XVIIème siècle en un sanctuaire dédié au fondateur de l'Ordre franciscain.

Preuve de l'importance de ce lieu hors circuits touristiques, Jean Paul II s'y rendit pour prier comme l'atteste une photo accrochée à l'un des murs.

Près de huit siècles après le dernier passage du Poverello d'Assise, "la Cella di San Francesco" nécessite aujourd'hui d'importants travaux de restauration.

Le frère Stefano déroule la liste des interventions à faire "si nous pouvons récolter les fonds nécessaires": "On aura cinq mois pour nettoyer les murs totalement noircis par la fumée des bougies et des lampes à huile, les carreaux au sol, rafraîchir les peintures murales à l'entrée, prévoir une refonte du système électrique, lutter contre les rongeurs, restaurer le plafond à caissons..."

Dans la tradition des frères franciscains, le monastère fait appel à la charité des gens pour financer ce projet, mais se refuse à réclamer de l'aide à l'État italien ou au Vatican.

"Dans le contexte de crise, l'urgence va à la résolution des questions sociales. Pour la cellule, nous préférons tendre la main vers ceux qui peuvent", explique le religieux.

Issu d'une riche famille de marchands, François d'Assise (1182-1226) avait renoncé aux biens matériels et vécu une dans la pauvreté.

Afin de récolter les sommes nécessaires aussi pour la mise en place de visites guidées pour révéler au public ses oeuvres d'art, le monastère a fait le pari de la quête virtuelle: il a publié le 12 mars son projet sur la plateforme de financement participatif Kickstarter.

A ce jour, sur les 125.000 dollars espérés, 23.000 ont été collectés, fruits d'un peu plus de 400 donations principalement en provenance des États-Unis. Le financement en ligne s'achèvera le 10 avril.

Les donateurs se verront récompensés par des cadeaux plus ou moins conséquents en fonction de l'effort financier consenti.

Ainsi, le monastère offrira à ses bienfaiteurs des t-shirts avec l'inscription "Pax et Bonum" (salut traditionnel des Franciscains), des pendentifs en bois réalisés par des Clarisses, ou bien encore, pour les plus généreux, un séjour dans la capitale italienne afin d'assister à l'inauguration de la cellule restaurée.

Le pape François, qui a adopté le prénom du célèbre saint, pourrait même être présent pour la réouverture de la cellule le 4 octobre.

"Depuis l'élection du pape François, les gens s'intéressent plus à la cellule. On espère qu'il viendra la voir. Je crois savoir que c'est à son agenda", confie le frère Stefano.

Pour plus d'informations et faire un don : http://kck.st/1cTnhrN

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