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Réunions de travail : 6 chiffres qui montrent que les salariés souffrent de réunionite

6 chiffres qui montrent qu'il faut en finir avec les réunions
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Quelle est la meilleure façon de se reposer au bureau? Aller en réunion! Pas si faux à en croire un sondage de l'institut Ifop publié mardi, puisqu'un cadre sur trois admet s'être déjà assoupi à ces rendez-vous, véritables institutions dans les entreprises françaises.

Malgré l'essor des nouvelles technologies, qui permettent de communiquer via mails, webcams ou conférences téléphoniques, la présence physique reste "obligatoire" lors des réunions, selon le sociologue Jean-François Amadieu. Sinon, "on est marginalisé professionnellement", estime-t-il.

"Dans les entreprises, c'est un serpent de mer, tout le monde dénonce la réunionite. On a fini par bureaucratiser les réunions qui se pratiquent à tous les niveaux de management et, malheureusement, enrayer le processus est très difficile", assure le sociologue spécialiste des relations sociales au travail à l'AFP.

"Les réunions, c'est un vrai cauchemar. Elles se réservent sur Outlook et le calendrier est plein non-stop de 9H00 à 18H00. Avant, il y avait la période de midi à 14H00 qui était un peu sanctuarisée, mais ce n'est plus le cas", explique à l'AFP un cadre supérieur auprès d'un groupe de plus de 10.000 personnes. Il assure que les réunions occupent 90% de son temps.

Voici 6 chiffres qui montrent qu'il faut en finir avec les réunions:

  • 9 personnes sur 10 (88%) se sont déjà senties inutiles lors d'une réunion de travail, selon l'enquête, réalisée par l'institut Ifop.
  • 32% des cadres sont déjà tombés dans les bras de Morphée pendant une réunion.
  • Trois quarts d'entre eux (75%) avouent avoir déjà fait autre chose à cette occasion, souvent en pianotant discrètement sur leur ordinateur ou smartphone. Et près de la moitié (47%) des cadres ont déjà inventé une excuse pour échapper à ces rencontres.
  • On passe 16 ans, soit 27 000 heures de sa vie et 3h07 par jour en réunion au cours de sa carrière, selon une enquête de l'entreprise Perfony effectuée auprès de 343 cadres. Or, la "réunionite" a un coût que certains sites ou applications (comme ecyrd.com/timeismoney) proposent de calculer en intégrant le nombre des participants, leur salaire et la durée du rendez-vous, donnant une évaluation en temps réel.
  • Plus de 90% des moins de 35 ans et des salariés des grands groupes de plus de 5.000 personnes se sentent inutiles en réunion. Ce sentiment est aussi plus fort en région parisienne (90%) qu'en province (87%).
  • 95% des cadres pensent qu'une meilleure organisation des réunions (définition de l'ordre du jour, animation ou rédaction de compte-rendu) permettrait aux entreprises de gagner du temps, d'être plus performantes. Ils pensent également que cela contribuerait à économiser de l'argent (87%), être plus innovants (75%) et même à gagner de l'argent (70%).

Effet abrutissant

Et si encore les réunions étaient uniquement synonymes d'ennui et de perte de temps... Mais en excès, elles pourraient aussi avoir un effet abrutissant sur les participants.

Une étude publiée en 2012 par la Royal Society, l'académie des sciences britannique, tend en effet à montrer que ces assemblées peuvent donner aux gens le sentiment d'être plus bêtes qu'ils ne le sont.

Les auteurs, de l'université américaine Virginia Tech, ont réuni des individus avec un même niveau de Quotient intellectuel (QI) et ont découvert que certains régressaient, ayant le sentiment d'être inférieurs à leurs pairs.

"On peut plaisanter sur les réunions qui donnent le sentiment d'avoir un encéphalogramme plat, mais nos travaux suggèrent qu'elles peuvent aussi vous conduire à agir comme si vous aviez réellement un encéphalogramme plat", avait alors fait valoir Read Montague, l'un des auteurs.

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