La Chine devrait faire pression sur son allié nord-coréen pour qu'il renonce à ses armes nucléaires si elle souhaite que les Etats-Unis changent de tactique militaire dans la région, a estimé mardi un haut responsable de l'administration Obama.
Danny Russel, secrétaire d'Etat adjoint chargé de l'Asie de l'Est, a reconnu que Pékin s'est dernièrement montré mécontent des efforts menés par les Etats-Unis pour renforcer leur coopération en matière de défense avec leurs alliés japonais et sud-coréen.
"Le moyen le plus direct pour la Chine d'avoir son mot à dire dans ces déploiements militaires et ces projets d'alliance stratégique est de faire jouer son influence sur la Corée du Nord pour parvenir à une décision de la part de Pyongyang de choisir le bon chemin", a expliqué M. Russel lors d'une conférence téléphonique organisée par le groupe de réflexion Asia Society.
La Chine est le plus proche allié de la Corée du Nord et elle a exprimé une frustration de plus en plus grande concernant le programme nucléaire controversé de Pyongyang, bien que la plupart des experts américains s'accordent à dire que Pékin ne veut pas risquer de voir la chute du régime de Kim Jong-Un.
M. Russel a salué l'attitude de la Chine qui a apporté son soutien aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU --dont elle est un membre permanent-- durcissant les sanctions contre la Corée du Nord. Elle a aussi réduit ses propres exportations vers la Corée du Nord.
Mais pour le secrétaire d'Etat adjoint, "la Chine devrait prendre, et espérons-le prendra des mesures supplémentaires pour amener la Corée du Nord à la conclusion qu'elle n'a pas d'autres alternatives que de se plier à ses obligations" internationales concernant la fin de son programme nucléaire.
Le régime de Pyongyang a défié la communauté internationale avec une série de lancements tests de missiles à courte-portée et de fusées, alors que plusieurs résolutions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2006 interdisent à la Corée du Nord toute activité nucléaire ou balistique.
Un récent rapport des Nations unies a par ailleurs dressé un portrait accablant du régime, l'accusant de crimes contre l'humanité à une échelle si grande que des comparaisons pouvaient être faites avec les crimes de l'Allemagne nazie.
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