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L'UE et l'Afrique vont tenter de revitaliser leur partenariat à Bruxelles

L'UE et l'Afrique vont tenter de revitaliser leur partenariat à Bruxelles

Près de 80 dirigeants africains et européens se retrouvent mercredi et jeudi à Bruxelles pour tenter de relancer leur partenariat, plombé par l'instabilité en Afrique et en perte de vitesse face à la concurrence chinoise.

L'urgence en Centrafrique, où les violences ont repris, et la lutte contre l'immigration irrégulière venue du continent africain, doivent dominer l'agenda du 4e sommet UE-Afrique organisé sur le thème "Investir pour les personnes dans la prospérité et la paix".

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, doit participer à cette grande réunion.

Les contentieux post-coloniaux minant traditionnellement ces grand-messes ont une fois de plus alourdi le climat: le président zimbabwéen, Robert Mugabe, a décidé de bouder le sommet, faute de visa pour son épouse, Grace Mugabe, persona non grata en Europe.

Dans la foulée, le président sud-africain Jacob Zuma a annulé sa venue, tandis que la présence de l'Angola et du Swaziland restaient à confirmer.

Le défi que représente l'instabilité en Afrique, face à laquelle l'UE voudrait une réponse africaine plus efficace, sera posé dès mercredi, avec un mini-sommet sur la Centrafrique réunissant une trentaine de pays, les plus impliqués dans cette crise, en présence de la présidente par intérim de ce pays africain, Catherine Samba Panza.

Pour la France, dont le président, François Hollande, co-présidera la réunion avec l'Union européenne et l'Union africaine, l'objectif est "d'apporter un soutien dans plusieurs domaines", en refaisant le point sur les questions sécuritaires, humanitaires et liées au redémarrage de l'État.

De source diplomatique, ce sera l'occasion de "boucler le tour de table et lancer la mission" militaire de l'UE en Centrafrique, Eufor-RCA, jusque là retardée faute de suffisante mobilisation européenne.

Grâce à des nouvelles contributions, surtout logistiques, d'Italie, Allemagne et Royaume-Uni, et un renfort français en hommes, le commandant de cette force a déblayé la voie samedi, et recommandé le début du déploiement, pour appuyer les contingents africains et français sur place.

Le sommet, dont la dernière édition remonte à 2010 dans la capitale libyenne, doit également être l'occasion de formaliser la mobilisation pour 2014-2016 de 750 millions d'euros pour la "Facilité africaine pour la paix".

Ce fonds, où l'UE a investi 1,2 milliard d'euros depuis dix ans, vise à aider l'Afrique à résoudre et prévenir les crises qui continuent à la déstabiliser, du Mali à la Somalie.

Autre question sensible, celle de l'immigration irrégulière, que l'UE appelle l'Afrique à tarir, en invoquant la "tragédie" de la noyade de centaines de migrants en octobre 2013 au large de l'île italienne de Lampedusa.

Les Européens sont conscients du peu d'empressement des pays africains. Mais ils espèrent faire adopter un plan d'action prévoyant plus d'ouvertures à une immigration légale et plus d'argent, en échange d'un contrôle renforcé des frontières et d'une meilleure prise en charge sur place des flux de réfugiés africains.

En la matière, "nous espérons sortir du dialogue de sourds et nous comprendre", a relevé pour l'AFP le président guinéen, Alpha Conde. Mais en contrepartie, "il faut plus d'aide au développement", a-t-il relevé.

La réorientation par l'UE de son aide au développement en faveur de la formation et de l'emploi des jeunes -65% de la population africaine a moins de 35 ans- va de fait dans cette direction.

Avec 20 milliards d'euros en moyenne par an, la part de l'UE représente 45% de l'ensemble de l'aide reçue par l'Afrique.

L'UE doit aussi finaliser une enveloppe de 3 milliards d'euros pour soutenir l'agriculture africaine au cours des sept prochaines années.

Mais "nous avons plus besoin de coopération économique et d'investissements que d'aide, l'Afrique peut devenir ce qu'a été l'Asie du sud-est", a mis en avant M. Conde, pour qui le sommet doit faire passer le message à l'Europe.

En matière d'échanges commerciaux et économiques, l'Europe veut s'employer à garder son rang sur un continent dont le taux de croissance dépasse les 5%, face à l'emprise croissante de la Chine, devenue depuis 2009 le premier partenaire économique du continent.

"Nous allons insister sur le fait que contrairement à la Chine qui draine surtout des matières premières, nous importons des produits manufacturés à valeur ajoutée", a souligné une source européenne.

L'UE se targue d'avoir progressé vers la mise en oeuvre d'Accords de partenariat économique (Ape) avec des blocs régionaux, en particulier avec 16 pays d'Afrique occidentale. Mais la finalisation de ces accords "n'est pas si facile", reconnaît une source européenne.

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