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La chirurgie, arme la plus efficace contre le diabète chez les obèses

La chirurgie, arme la plus efficace contre le diabète chez les obèses

La chirurgie bariatrique, qui consiste à restreindre l'absorption de nourriture, est de loin l'approche la plus efficace pour contrôler durablement le diabète chez les personnes obèses ou en surpoids, montre une étude qui a suivi des patients pendant trois ans.

Environ 80% des 23 millions d'Américains diabétiques sont aussi en surpoids ou obèses, soulignent les auteurs de cet essai clinique, le plus étendu et le plus long de ce type jamais effectué, présenté lundi à la conférence annuelle de l'American College of Cardiologie réunie à Washington.

Les 150 participants, âgés de 41 à 57 ans au moment de leur recrutement, dont 66% de femmes, souffraient d'un diabète adulte (type 2) incontrôlé. Ils ont été répartis au hasard en trois groupes.

Le premier a été soumis à un traitement médical intensif combinant exercice, régime alimentaire et médicaments. Les participants du second groupe ont pris un traitement antidiabétique et ont subi un pontage gastrique consistant à réduire l'estomac à 2 ou 3% de son volume initial en créant une dérivation dans le tube digestif afin de diminuer l'absorption des aliments par l'intestin grêle.

Enfin, le troisième groupe a, en plus du traitement médicamenteux, subi une gastrectomie, une ablation de l'estomac pour en réduire le volume de 75 à 80%.

L'objectif de cette étude baptisée "Stampede" était de comparer l'efficacité respective de ces trois approches pour contrôler le diabète en maintenant une glycémie ou un taux de sucre sanguin de 6% ou moins en moyenne pendant trois mois.

Les participants avait un taux moyen de glucose de 9,2% avant le début de l'étude.

Trois ans après ces interventions, seulement 5% des patients du premier groupe qui ont seulement suivi une thérapie médicale ont pu atteindre cet objectif, contre 37,5% chez ceux ayant subi un pontage gastrique et 24,5% pour ceux qui ont eu une ablation de l'estomac.

"Nous voyons des personnes dont la vie est ravagée par le diabète et trois ans après, cette étude montre que la chirurgie bariatrique est plus efficace avec des effets positifs durables pour traiter le diabète chez des personnes modérément et fortement obèses", a souligné le Dr Sangeeta Kashyap, endocrinologue à la Cleveland Clinic (Ohio), l'un des principaux auteurs de cette recherche.

"Plus de 90% des patients ayant subi une des deux chirurgies bariatriques ont pu perdre 25% de leur poids et contrôler leur diabète sans recourir à de l'insuline et à de multiples antidiabétiques", a-t-elle précisé.

En comparaison, les participants du premier groupe, traités seulement avec une thérapie conventionnelles, n'ont fondu que de 4%.

L'étude montre également que la chirurgie a permis d'améliorer la qualité de vie des malades et réduit le besoin de prendre des médicaments pour contrôler la tension artérielle et le taux de cholestérol par rapport à ceux traités avec la thérapie standard.

Ainsi, les participants qui ont eu une intervention bariatrique utilisaient nettement moins de traitements cardiovasculaires et d'anti-diabétiques. Leur état mental a aussi connu une nette amélioration.

Mais la chirurgie bariatrique n'est pas sans risques, relèvent ces médecins, car elle peut avoir des complications comme des hémorragies, des infections ou la formation de caillots.

Aucune complication majeure n'a été constatée parmi les cent personnes ayant subi une intervention dans cette étude, soulignent-ils. Après douze mois les problèmes les plus fréquents étaient des saignements et de la déshydratation.

L'obésité, qui affecte plus d'un tiers des adultes aux Etats-Unis, est le principal déclencheur du diabète de type 2: les responsables sanitaires parlent de véritable épidémie baptisée "diabesity" et 8% des Américains sont diabétiques.

Selon l'American Diabetes Association, si la tendance actuelle se poursuit, un adulte américain sur trois sera diabétique en 2050.

Cette étude est publiée simultanément lundi dans la version en ligne du "New England Journal of Medicine".

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