Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

France: l'opposition de droite requinquée par son succès aux municipales

France: l'opposition de droite requinquée par son succès aux municipales

La première formation politique d'opposition en France, l'UMP, est sortie requinquée des élections municipales dimanche, après des semaines de déconfiture marquées par une multiplication d'affaires liées à l'ancien président Nicolas Sarkozy.

Avant le scrutin, le camp de l'Union pour un mouvement populaire broyait du noir: les enregistrements de conversations privées et professionnelles de l'ex-chef de l'Etat (2007-2012) par son proche conseiller Patrick Buisson, les écoutes judiciaires sans précédent du même ex-président, l'enquête pour favoritisme visant le patron de la formation Jean-François Copé, tout semblait à rebours pour l'opposition de droite.

Après le scrutin de dimanche, qui a vu la déroute des socialistes et la prise de multiples mairies par la droite, l'image est inversée: "Jean-François Copé jubile", titrait le quotidien Le Parisien.

"J'avais fixé pour objectif que l'on dépasse la barre des 50% des villes de plus de 9.000 habitants - on est majoritaire dans celles de moins de 9.000 - nous avons atteint 62% de villes dans le giron de la droite et du centre droit. C'est un score historique", s'est félicité lundi sur la radio RTL Jean-François Copé.

En revendiquant pour sa formation le titre de "premier parti de France", le président de l'UMP, qui reste contesté au sein de sa formation et mal-aimé en France, a réclamé à François Hollande un "changement complet de politique".

Elu très largement à Bordeaux (sud-ouest) dès le premier tour des municipales il y a une semaine, l'ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Alain Juppé surfe de son côté sur la victoire. "La responsabilité de la droite et du centre, c'est de préparer l'alternance", a-t-il souligné lundi à la radio Europe 1 après être déjà intervenu dans les médias la veille dès l'annonce des premiers résultats.

Petit à petit, l'ancien responsable pousse ses pions, peaufine son image de "grand sage" de la politique française. Il a été le premier dans son camp à opérer un rapprochement vers le centre-droit, apportant ostensiblement son soutien à la candidature à Pau (sud-ouest) du centriste François Bayrou, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle de 2007.

Alors que l'ambition de Nicolas Sarkozy d'un retour au premier plan est compromise par la demi-douzaine de dossiers judiciaires où son nom est cité, Alain Juppé se pose en recours.

Dans de récents sondages, l'ancien Premier ministre a déclassé le ministre de l'Intérieur socialiste Manuel Valls comme "personnalité politique préférée des Français". Il a clairement pris une longueur d'avance sur ses deux principaux rivaux à la prochaine présidentielle, Jean-François Copé et l'ancien Premier ministre François Fillon.

La semaine dernière, pour se démarquer du patron de l'UMP qui avait d'emblée parlé de "grande victoire", ce dernier avait relativisé les résultats du premier tour des municipales en soulignant qu'il s'agissait d'une défaite de la gauche plus que d'une réussite de la droite. Un discours qu'il ne peut plus tenir aujourd'hui.

Outre son combat quotidien contre l'exécutif, l'opposition de droite va désormais s'atteler à préparer les élections européennes de mai pour lesquelles les sondages placent le Front national dans son sillage, devant le Parti socialiste.

A la fin de l'été, l'UMP pourrait aussi engranger une nouvelle victoire au plan national avec un possible basculement du Sénat dans son giron.

La gauche dispose actuellement d'une très faible majorité dans la Haute assemblée, avec 178 sièges sur 348. Un renouvellement d'un peu plus de la moitié du Sénat est prévu en septembre, au suffrage universel indirect par un collège incluant des députés, des conseillers généraux, régionaux, et des représentants des communes. La forte progression de la droite lors des municipales de dimanche pourrait ainsi se traduire par une influence accrue lors du renouvellement du Sénat avec en point d'orgue un changement de majorité.

bur-prh/nou/ml

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.