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Processus de paix: pas de libération à la date prévue de prisonniers par Israël

Processus de paix: pas de libération à la date prévue de prisonniers par Israël

Un ministre palestinien a confirmé que la libération d'un nouveau contingent de prisonniers par Israël n'aurait pas lieu samedi, comme prévu dans le cadre des pourparlers de paix, tandis que le gouvernement israélien en rejetait la responsabilité sur les Palestiniens.

"Les prisonniers ne seront pas libérés aujourd'hui (...) peut-être dans les prochains jours", a déclaré samedi à l'AFP le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë.

"Nous avons dit aux familles des prisonniers qu'ils ne seraient pas relâchés aujourd'hui", a-t-il précisé.

Quelque 200 Palestiniens ont manifesté devant la prison israélienne d'Ofer, près de Ramallah (Cisjordanie), pour déplorer la décision israélienne, a constaté l'AFP.

La veille, Jibril Rajoub, un responsable du Fatah, le mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas, avait indiqué que le gouvernement israélien avait informé les Palestiniens "via le médiateur américain qu'il ne se conformerait pas à la libération du quatrième contingent de prisonniers prévue".

"Israël a refusé de respecter la liste des noms de prisonniers qui était convenue", incarcérés par Israël avant les accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne en 1993, avait précisé M. Rajoub, y voyant une "gifle à l'administration américaine".

Un haut responsable gouvernemental israélien a accusé samedi soir les Palestiniens de "créer des difficultés".

"Israël a intérêt à continuer les négociations de paix avec les Palestiniens et est disposé à mettre en oeuvre la quatrième phase de libération de terroristes condamnés", a déclaré à l'AFP ce responsable, sous couvert de l'anonymat.

"Mais les Palestiniens créent des difficultés quand ils disent que sitôt les prisonniers libérés, ils stopperont les pourparlers", a-t-il argué.

Un accord négocié par le secrétaire d'Etat américain John Kerry a permis la reprise en juillet des pourparlers de paix après trois ans de suspension, pour une durée de neuf mois, qui arrive à échéance fin avril.

Selon cet accord, en échange de la libération en quatre phases de 104 prisonniers par Israël --78 ont déjà été libérés--, la direction palestinienne s'engageait à suspendre, pendant les neuf mois, toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris à des instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël.

Or Israël réclame une prolongation des pourparlers jusqu'à la fin de l'année, mais les Palestiniens veulent s'en tenir à la date butoir du 29 avril.

Des contacts se poursuivaient samedi soir à Jérusalem entre l'émissaire américain Martin Indyk, le négociateur israélien Yitzhak Molcho et son homologue palestinien Saëb Erakat.

D'après un responsable palestinien, Israël aurait offert d'élargir plus de 400 détenus palestiniens, et des concessions territoriales, en échange d'une extension des négociations.

Toutefois, Mahmoud Abbas refuse toujours toute discussion sur une éventuelle prolongation des pourparlers tant que le dernier contingent de prisonniers n'aura pas été relâché, a expliqué ce responsable à l'AFP.

Interrogée, la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a démenti samedi soir des informations selon lesquelles un accord aurait été conclu sur la libération des prisonniers.

"Aucun accord n'a été atteint et nous continuons à travailler intensivement avec les deux parties. Toute allégation contraire est inexacte", a insisté Mme Psaki.

Le secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a prévenu cette semaine que si Israël ne relâchait pas les prisonniers, les Palestiniens se tourneraient vers l'ONU.

Selon un sondage publié samedi par le Centre palestinien de l'opinion publique, 87% des Palestiniens estiment que la direction palestinienne devrait renouveler son offensive diplomatique auprès de l'ONU si les prisonniers ne sont pas libérés.

Une très grande majorité de Palestiniens juge la question des prisonniers comme "le plus crucial des dossiers" pour poursuivre le processus de paix.

Ce contentieux enfonce un peu plus dans la crise l'initiative de paix de M. Kerry qui peine à obtenir l'accord des deux parties sur un accord-cadre pour les négociations.

En outre, ce différend est loin d'être la seule pomme de discorde mettant en péril le processus de paix.

La multiplication des annonces israéliennes de projets de colonisation -condamnés par la communauté internationale, y compris Washington- a aussi déclenché la colère des Palestiniens.

M. Netanyahu exige également que l'Autorité palestinienne reconnaisse Israël comme "l'Etat nation du peuple juif", ce qu'elle refuse arguant que cela équivaudra à une capitulation sur ce que les Palestiniens ont de plus sacré, le souvenir de la "Nakba" (catastrophe) des 760.000 Palestiniens forcés à l'exil en 1948 lors de la création d'Israël, et leur "droit au retour".

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