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Pédophilie: un cardinal défend une directive controversée du Vatican

Pédophilie: un cardinal défend une directive controversée du Vatican

Le président de la Conférence épiscopale italienne (CEI) a défendu samedi des directives controversées approuvées par le Vatican qui exempte les évêques italiens de l'obligation à signaler à la police des cas de suspicion de sévice sexuel impliquant des enfants.

"Le Vatican exige que l'on respecte les lois nationales, et nous savons qu'il n'y a aucune obligation (à signaler des abus) en vertu du droit italien", a déclaré le cardinal Angelo Bagnasco à des journalistes en marge d'une réunion à Gênes.

Pour le cardinal, les prêtres ont par contre le "devoir moral" d'agir pour protéger les personnes vulnérables et de "contribuer au bien commun".

La publication vendredi de cette directive de la CEI a déclenché la fureur des groupes de soutien aux victimes, avec en première ligne l'association américaine d'anciennes victimes de prêtres pédophiles (SNAP) qui déplore la "contradiction étonnante, déprimante et irresponsable entre ce que disent les officiels du Vatican sur la violence, et ce qu'ils font contre les abus".

L'Église a maintes fois été accusée par les victimes de couvrir les abus par des prêtres et des religieux, déplaçant simplement des prédateurs d'un diocèse à l'autre plutôt que de les déclarer, mettant ainsi d'autres enfants en danger.

Depuis 2010, le Vatican oblige les évêques de signaler aux autorités tout information sur de possibles cas de sévices, mais seulement dans les pays où ils sont tenus de le faire en vertu du droit national.

Selon le cardinal, cette politique du Vatican avait été adoptée en partie pour protéger les victimes qui ne veulent pas porter plainte.

"Ce qui est important est de respecter la volonté des victimes et de leurs proches, qui ne veulent pas dénoncer la violence, pour des raisons personnelles", a déclaré Mgr Bagnasco.

"Nous devons veiller à ce que nous, les prêtres, ne portions npas atteinte au droit à la vie privée, à la discrétion et la confidentialité, ou au droit des victimes à ne pas être +exposées+ sur la place publique", a-t-il ajouté.

Un rapport du comité de l'enfant de l'ONU, début février, reprochait au Vatican de n'avoir pas rendu obligatoire les dénonciations à la justice et de garder le secret sur les enquêtes ecclésiastiques.

Début mars, dans un entretien fleuve au Corriere della Sera, François avait répliqué en défendant les efforts de l'Église contre la pédophilie, affirmant qu'elle était "peut-être l'unique institution publique à avoir réagi avec transparence et responsabilité" à ce fléau.

Le Vatican a rendu publique le week end dernier la composition d'une commission d'experts - parmi lesquels une ancienne victime de prêtres pédophiles - pour la protection des enfants dans les institutions de l'Église, dont il avait annoncé la création le 5 décembre dernier.

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