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Pas de libération de prisonniers samedi par Israël (Palestiniens)

Pas de libération de prisonniers samedi par Israël (Palestiniens)

Un ministre palestinien a confirmé samedi que la libération d'un nouveau contingent de prisonniers par Israël n'aurait pas lieu samedi comme prévu dans le cadre des pourparlers de paix, tout en disant espérer leur prochain élargissement.

"Les prisonniers ne seront pas libérés aujourd'hui (...) peut-être dans les prochains jours", a déclaré à l'AFP le ministre palestinien des Prisonniers Issa Qaraqaë.

"Nous avons dit aux familles des prisonniers qu'ils ne seraient pas relâchés aujourd'hui", a-t-il précisé. "Des efforts sont déployés pour régler la crise".

La veille, Jibril Rajoub, un responsable du Fatah, mouvement du président Mahmoud Abbas, a indiqué que le gouvernement israélien avait informé les Palestiniens "via le médiateur américain qu'il ne se conformerait pas à la libération du quatrième contingent de prisonniers prévue" ce samedi.

"Israël a refusé de respecter la liste des noms de prisonniers qui était convenue", incarcérés par Israël avant les accords d'Oslo sur l'autonomie palestinienne en 1993, a précisé M. Rajoub, y voyant une "gifle à l'administration américaine".

Interrogés par l'AFP, des responsables israéliens se sont refusés à tout commentaire, mais le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu avait dit qu'il pourrait annuler cette dernière vague de libérations compte tenu de la dégradation du climat avec les Palestiniens.

Un accord négocié par le secrétaire d'Etat américain John Kerry a permis la reprise en juillet des pourparlers de paix après trois ans de suspension, pour une durée de neuf mois, qui arrive à échéance fin avril.

Selon cet accord, en échange de la libération en quatre phases de 104 prisonniers par Israël --78 ont déjà été libérés--, la direction palestinienne s'engageait à suspendre, pendant les neuf mois, toute démarche d'adhésion aux organisations internationales, y compris à des instances judiciaires susceptibles de poursuivre Israël.

Le secrétaire général du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Abed Rabbo, a prévenu cette semaine que, si Israël ne relâchait pas les prisonniers, les Palestiniens se tourneraient vers l'ONU.

Selon un sondage publié samedi par le Centre palestinien de l'opinion publique, 87% des Palestiniens estiment que la direction palestinienne devrait renouveler son offensive diplomatique auprès de l'ONU si les prisonniers ne sont pas libérés.

Leur libération "est une condition préalable pour tout progrès dans les négociations", indique le centre, alors qu'une très grande majorité de Palestiniens juge la question des prisonniers comme "le plus crucial des dossiers" devant être traités pour poursuivre le processus de paix.

Ce contentieux sur les prisonniers enfonce un peu plus dans la crise l'initiative de paix de M. Kerry qui peine à obtenir l'accord des deux parties sur un accord-cadre pour les négociations.

Lors d'une rencontre à Amman mercredi avec M. Kerry, M. Abbas avait refusé "tout compromis" sur la libération et toute discussion sur d'autres sujets, selon un responsable palestinien.

Vendredi, la porte-parole du département d'Etat Jennifer Psaki a démenti que les négociations aient capoté, assurant que l'émissaire américain Martin Indyk et l'équipe de négociation allaient "continuer à oeuvrer dans les prochains jours à aider à réduire leurs différences".

Selon les médias israéliens, M. Netanyahu pourrait consentir à relâcher les prisonniers si le président américain Barack Obama graciait Jonathan Pollard, un ancien analyste de la marine américaine purgeant une peine de prison à perpétuité pour espionnage au profit d'Israël.

Mercredi, Mme Psaki a toutefois catégoriquement démenti cette information.

Le différend sur les prisonniers est loin d'être la seule pomme de discorde mettant en péril le processus de paix. La multiplication des annonces israéliennes de projets de colonisation -condamnés par la communauté internationale, y compris Washington- a aussi déclenché la colère des Palestiniens.

M. Netanyahu exige aussi que l'Autorité palestinienne reconnaisse Israël comme "l'Etat nation du peuple juif", ce qu'elle refuse arguant que cela équivaudra à une capitulation sur ce que les Palestiniens ont de plus sacré, le souvenir de la "Nakba" (catastrophe) des 760.000 Palestiniens forcés à l'exil en 1948 lors de la création d'Israël, et leur "droit au retour".

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