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Municipales en France: premier test national pour Hollande

Municipales en France: premier test national pour Hollande

La France vote dimanche au second tour d'élections municipales après un premier tour calamiteux pour la gauche au pouvoir face à la droite et à l'extrême droite, alors qu'un nouveau gouvernement est attendu rapidement.

Premier test électoral national de François Hollande depuis son élection en mai 2012, le scrutin débutait à 06H00 GMT en métropole pour être clos à 16H00 GMT, 17H00 GMT ou 18H00 GMT selon la taille des communes.

Le scénario d'un remaniement rapide du gouvernement était donné comme le plus probable, la reconduction ou non du Premier ministre Jean-Marc Ayrault pouvant dépendre de l'ampleur du recul enregistré par le parti socialiste (PS).

Les regards étaient tournés vers les grandes villes du PS menacées de basculer à droite: Strasbourg (est) et Toulouse (sud-ouest), Saint-Etienne (centre-est), Reims (est), Metz (est), Caen (nord-ouest).

Sans oublier Paris où une femme doit être élue pour la première fois, le duel entre Anne Hidalgo (socialiste) et Nathalie Kosciusko-Morizet (droite) étant plus incertain que prévu.

Après sa victoire au premier tour à Hénin-Beaumont (nord), le Front national d'extrême droite pourrait de son côté remporter d'autres villes comme Fréjus (sud) ou Béziers (sud).

Une conquête d'Avignon (sud), où la directeur du festival international de théâtre a menacé de délocaliser l'événement, aurait un retentissement considérable.

Cette percée de l'extrême droite étant révélatrice d'une désespérance sociale, l'exécutif doit réagir "vite et fort", commentait cette semaine un cadre du PS sous couvert de l'anonymat.

En remaniant probablement en début de semaine, François Hollande tentera d'éviter un règlement de comptes dans la famille socialiste, où les débats sont vifs sur la ligne suivie par l'exécutif.

Alors que Jean-Marc Ayrault est désigné comme le bouc émissaire de l'échec des municipales, le nom du populaire et ambitieux ministre de l'Intérieur Manuel Valls était le plus cité pour prendre la tête d'une équipe resserrée, devant celui du chef de la diplomatie Laurent Fabius.

Mais s'il rassure une majorité des Français pour sa posture de fermeté face à la délinquance et à l'immigration clandestine, Manuel Valls, 51 ans, hérisse une partie de la gauche qui ne lui pardonne pas ses "sorties" contre les Roms.

Laurent Fabius, 68 ans, ne cesse pour sa part de répéter qu'il se trouve "très bien" là où il est.

Jean-Marc Ayrault, fidèle de François Hollande, vilipendé pour son manque de charisme, garde des partisans qui vantent ses capacités à maintenir l'équilibre entre les composantes de la majorité.

Le patron des sénateurs écologistes Jean-Vincent Placé s'est prononcé pour le maintien du Premier ministre, tout en réclamant un "changement de cap" "plus social, plus combatif au niveau européen, et une vraie politique écologique".

Or les écologistes, qui comptent deux ministres (Logement et Développement) dans l'équipe en place se retrouvent en position de force, leurs candidats ayant en partie bénéficié du désaveu infligé par les électeurs au principal parti au pouvoir.

Avec 11,8% des voix, ils ont réalisé au premier tour "leur meilleur score depuis quinze ans dans des élections municipales", s'est félicitée vendredi Cécile Duflot, ministre du Logement.

Les appels à infléchir la politique du gouvernement se sont fait entendre jusque dans les rangs socialistes. La "claque pour la gauche" est la conséquence de la "politique nationale", a estimé le maire sortant de Paris Bertrand Delanoë, dont le nom est également cité pour succéder à M. Ayrault.

Un proche du président, le maire de Dijon (centre-est) François Rebsamen, a mis en cause le caractère "anxiogène" du programme de 50 milliards d'économies dans les dépenses publiques annoncé au début de l'année par François Hollande.

"La difficulté pour François Hollande est qu'il ne lui est pas possible de changer de politique, vu les exigences européennes, alors que notre électorat attend une politique de relance", a commenté un député socialiste.

La France doit transmettre fin avril à la Commission européenne une version actualisée de son programme de stabilité avec, à la clef, le détail des 50 milliards d'économies d'ici à la fin du quinquennat.

Selon des fuites émanant de l'entourage du président, un geste fiscal en direction des ménages n'est cependant pas à exclure après la mise en place de la nouvelle équipe gouvernementale.

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