Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Multimédia et interactif, le musée archéologique espagnol rouvre à Madrid

Multimédia et interactif, le musée archéologique espagnol rouvre à Madrid

Enrichi de reconstitutions audiovisuelles et de répliques interactives, réparti autour de deux patios lumineux surmontés de gigantesques verrières, le musée archéologique national rouvre ses portes le 1er avril à Madrid pour raconter l'histoire de l'Espagne, après six ans de travaux pharaoniques.

Depuis 2008, tout a été repensé, de l'architecture intérieure à l'exposition des oeuvres majeures du musée, pour un coût de 65,2 millions d'euros, dont 36 millions de travaux et près de 19 millions pour l'exposition permanente.

"En temps de crise, il faut expliquer que cette somme a été dépensée en plus de dix ans, depuis 2002", se justifie le directeur du musée, Andres Carretero Perez, avant une présentation didactique de l'exposition.

Au total, 13.000 pièces sont disposées sur trois des cinq étages de l'immense bâtisse néo-classique que le musée partage avec la Bibliothèque nationale au centre de Madrid.

"Mais tous ces objets sont importants car ils ont été choisis parmi les 1.250 millions de pièces qui sont dans les réserves du musée", souligne-t-il.

Tout a été repensé autour des deux patios intérieurs baignés de lumière grâce à des verrières qui ont permis de mieux circuler autour des voutes du bâtiment.

Si le musée était baptisé aujourd'hui, "il serait nommé musée national d'Histoire", car il retrace les différentes époques jusqu'à sa création en 1867 par la reine Isabelle II.

Dès la première salle, le visiteur est happé par deux gigantesques murs d'images projetées sur 350 petits écrans.

"C'est une partie sensitive pour que le visiteur ait une première impression de ce qu'il va voir", explique le directeur.

L'idée est de raconter "l'Histoire des peuples qui ont habité ce qu'aujourd'hui nous appelons l'Espagne".

Et surtout, "ne pas faire une exposition pour érudits mais pour le plus grand nombre et pas de manière plane comme dans les livres d'histoire", dit-il.

Pour le paléolithique, première période de l'Histoire, le visiteur est accueilli par une reconstitution de "Lucy", australopithèque symbole de cette période. Tout autour, des images, des films reconstituant ce que pouvait être la vie à cette période et des cartes interactives.

Des reproductions, comme dans tout le musée, ici de pierres de silex taillées, sont mises à disposition du public pour qu'il puisse toucher, avec des commentaires en braille pour les aveugles.

Pour chaque époque, de trois à cinq objets sont mis en valeur. "On peut passer de la Dame d'Elche à la Dame de Baza, puis aux Taureaux de Costix, en passant par la sculpture de Livia", explique le directeur.

Parmi les richesses du musée trône la célèbre sculpture de la Dame d'Elche, datant du Ve ou VIe siècle avant JC, découverte dans une ancienne colonie ibère près d'Alicante, dans l'est de l'Espagne. Envoyée en France avec d'autres oeuvres, elle fut remise en 1941 à Francisco Franco par le maréchal Pétain dans le cadre d'un échange d'oeuvres.

De même pour le trésor de Guarrazar, un ensemble de couronnes d'or et de pierres précieuses du VIIe siècle, l'un des exemples les plus significatifs d'orfèvrerie wisigothique.

La salle ornée du majestueux plafond d'art mudéjar est restée intacte, car "il n'était pas question de la démonter", raconte ce passionné d'Histoire.

Tout aussi incontournable, la salle de l'époque romaine avec ses fines mosaïques datant de la fin du IIIe au IVe siècles, ou encore la statue en marbre de Livia datant du début de notre ère.

Avec cette nouvelle exposition permanente, le musée espère attirer le double des quelque 200.000 à 250.000 visites annuelles d'avant les travaux, avec un tarif plein de trois euros.

De plus, les trois premières semaines seront gratuites, ajoute Andres Carretero Perez, affirmant avoir déjà reçu de nombreuses réservations de groupes, notamment scolaires.

"Il y a plusieurs chemins possibles et l'idée est de ne pas tout voir en une seule fois", explique-t-il. Car pour tout voir et tout écouter, "il faut deux jours complets".

ib/sg/emb

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.