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Cuba adopte une loi pour attirer les investisseurs étrangers

Cuba adopte une loi pour attirer les investisseurs étrangers

L'Assemblée nationale cubaine a adopté samedi à l'unanimité une loi sur les investissements étrangers destinée à attirer les capitaux dont le pays a besoin pour alimenter sa croissance. Mais la nouvelle loi continuera d'encadrer strictement les entreprises étrangères souhaitant faire des affaires à Cuba.

La nouvelle législation, qui entrera en vigueur dans un délai de 90 jours, prévoit une baisse des taxes sur les bénéfices, de 30 % à 15 %, et une exemption d'impôt sur les bénéfices de huit ans pour les nouveaux investisseurs.

Ces mesures s'appliqueront pour les entreprises dont les capitaux ne sont pas à 100 % étrangers, mais en partie cubains.

La loi vise également le lancement de la Zone de développement spéciale que le régime cubain souhaite mettre en uvre autour du mégaport de Mariel, à 50 km à l'ouest de La Havane, le plus grand projet d'infrastructure jamais lancé à Cuba, inauguré en janvier.

D'après le ministre du Commerce extérieur et de l'Investissement, Rodrigo Malmierca, le pays a besoin de 2 à 2,5 milliards de dollars par an en investissements étrangers pour atteindre son objectif de croissance de 7 %.

« Si l'économie ne croît pas à un rythme d'environ 7 % [...], nous ne serons pas en mesure de nous développer », a déclaré vendredi Rodrigo Malmierca à la télévision d'État.

Certains analystes et diplomates étrangers en poste à Cuba ne cachent pas leur scepticisme sur la volonté réelle du parti unique de réformer en profondeur l'économie du pays et d'attirer des entreprises étrangères.

Des secteurs entiers, comme l'agriculture, les infrastructures, le sucre, l'extraction de nickel, le bâtiment et l'immobilier semblent en manque d'argent frais.

Le gouvernement ne communique par sur les chiffres des investissements étrangers, mais, selon certains économistes, ils ne dépasseraient pas les quelques centaines de millions de dollars par an.

La nouvelle législation s'inscrit dans un processus de réformes économiques lancé depuis que Raul Castro a pris en 2008 la succession de son frère Fidel, malade.

Toutefois, ajoutait cette semaine le quotidien officiel Juventud Rebelde, si l'activité concerne « l'exploitation de ressources naturelles, renouvelables ou non, le taux d'imposition sur le bénéfice peut être augmenté jusqu'à 50 % sur décision du conseil des ministres ».

Des garanties devraient être apportées quant à la sécurité des investissements, mais la possibilité de nationaliser des entreprises privées, comme l'avait fait Fidel Castro dans les années 60, n'est pas écartée. « Les investissements ne pourront pas être saisis », écrit Juventud Rebelde. En ajoutant toutefois : « Sauf pour motifs d'utilité publique ou d'intérêt social ».

Les entreprises étrangères ne seront pas libres non plus d'embaucher de manière directe et devront continuer de faire appel à une entreprise publique de gestion de personnel.

L'adoption de cette nouvelle loi, attendue depuis de nombreux mois pour remplacer une législation datant de 1995, intervient alors que se ravivent les inquiétudes quant à la dépendance de Cuba vis-à-vis du Venezuela, principal partenaire commercial et soutien politique de La Havane.

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