Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Andrej Kiska, un philanthrope novice en politique élu à la tête de la Slovaquie

Andrej Kiska, un philanthrope novice en politique élu à la tête de la Slovaquie

Andrej Kiska, un millionnaire philanthrope élu samedi à la tête de la Slovaquie, a séduit les électeurs par son image de novice en politique jamais éclaboussé par les scandales de corruption qui ont terni la classe politique de son pays.

En tant que président, cet euro-enthousiaste assure qu'il fera contre-poids au gouvernement de gauche de son rival Robert Fico, chef du parti social-démocrate Smer-SD qui contrôle depuis 2012 le Parlement monocaméral.

"Je serai président de tous les citoyens, je vais oeuvrer pour unir et motiver les gens, pour que nous puissions être fiers de notre pays, pour que les gens se sentent bien ici", a-t-il déclaré à l'issu du vote.

"Coeur, cerveau et caractère", ont clamé les affiches électorales vantant les qualités de cet ancien magnat des crédits de consommation recyclé en bienfaiteur professionnel, remarié et père de quatre enfants.

En réussissant son pari, ce centriste de 51 ans devient le premier président sans passé communiste et sans parti, depuis l'indépendance de la Slovaquie en 1993 suite à la partition à l'amiable de l'ex-Tchécoslovaquie.

Gardant la tête froide face aux attaques des détracteurs lui reprochant son inexpérience, il se présentait comme un candidat ayant les pieds sur terre, prêt à défendre les électeurs déçus de l'action des partis politiques classiques.

"Les politiciens traditionnels ne s'occupent pas des vrais problèmes des gens. Voilà pourquoi j'ai décidé de briguer la présidence, pour essayer de changer tout cela", avait-il confié à l'AFP.

M. Kiska a misé sur une campagne adressée à ces électeurs qui "cherchent quelqu'un qui ne les a pas encore déçus", selon Pavol Haulik, responsable de l'institut de sondages MVK à Bratislava.

Né le 2 février 1963 à Poprad, une ville plutôt pauvre située au creux des grandes montages de Hautes Tatras dans le nord du pays, M. Kiska se veut meilleur défenseur des gens ordinaires que les politiciens de la riche et lointaine capitale Bratislava.

L'histoire de ce self-made-man et sa réussite financière ont également constitué un point fort auprès des électeurs.

Peu après la disparition du rideau de fer lors de la "Révolution de velours" de 1989, il quitte sa terre natale pour s'installer aux Etats-Unis.

Il trime dans le bâtiment et le commerce pour joindre les deux bouts, ce qui sera pour lui une "précieuse leçon de vie". Il qualifiera son aventure américaine d'"aller-retour en enfer".

Il regagne la Slovaquie en 1992 pour lancer avec succès deux sociétés de microcrédit, Triangel et Quatro, profitant d'un boom de la consommation sur un marché libre florissant dans son pays.

En 2005, il vend ses parts à la banque slovaque VUB détenue par l'italien Intesa Sanpaolo et utilise alors sa fortune pour lancer "Dobry Anjel" ("Bon Ange"), organisme de bienfaisance se proposant d'aider les enfants malades en phase terminale.

Sacré "Manageur de l'année" en Slovaquie en 2006, il obtient une deuxième haute récompense en 2011 pour son engagement dans la philanthropie.

Fort de cette bonne réputation, il annonce en 2012, bien avant ses concurrents, sa candidature présidentielle.

Andrej Kiska argue que la richesse de son expérience dans les affaires et la charité l'emporte sur son statut de novice dans l'arène politique.

L'amélioration des services de santé publiques et la protection sociale figurent parmi les objectifs de celui qui promet de renoncer à son salaire présidentiel pendant la totalité de son mandat quinquennal, pour en faire don à des oeuvres de bienfaisance.

"Je pense que celui à qui la vie a beaucoup donné, a l'obligation de donner en retour", souligne-t-il.

tab-jma/sw/ob

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.