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Une fillette afghane tuée dans l'attaque de la résidence d'une ONG à Kaboul

Une fillette afghane tuée dans l'attaque de la résidence d'une ONG à Kaboul

Deux Afghans, dont une fillette, ont été tués vendredi à Kaboul lors d'une attaque des talibans contre une résidence d'ONG, nouvel épisode de la campagne de violence orchestrée par les insurgés pour perturber la présidentielle dont le premier tour est prévu dans une semaine.

Les rebelles islamistes ont promis de multiplier les attaques, notamment contre les étrangers et le personnel électoral, afin de "perturber" ce scrutin clé pour la transition démocratique en Afghanistan, pays d'environ 28 millions d'habitants miné par trois décennies de guerre.

Ce nouvel acte de violence des insurgés a visé un bâtiment abritant Roots of Peace, une organisation basée aux États-Unis s'occupant de programmes de réhabilitation des champs de mines.

Vers 16H00 (11H30 GMT), une voiture piégée a explosé devant l'édifice et un groupe de quatre à cinq assaillants s'y est retranché pendant plus de trois heures, échangeant des tirs avec les forces de sécurité afghanes arrivées rapidement sur place.

Les personnes qui se trouvaient dans le résidence au moment de l'attaque sont toutefois parvenues à s'échapper, ou ont pu être sauvées par les forces afghanes.

Un photographe de l'AFP a vu la police escorter des étrangers, dont plusieurs enfants, à l'extérieur du bâtiment, situé dans l'ouest de Kaboul à proximité de l'ambassade d'Ouzbékistan.

Mais "une petite Afghane qui passait par là a été tuée", a indiqué à l'AFP le chef de la police de Kaboul, Mohammad Zaher. Le vice-ministre de l'Intérieur afghan Mohammad Ayub Salangi a précisé de son côté sur son Twitter que la fillette avait été victime d'une "explosion".

Un chauffeur afghan a également péri, et quatre gardes ont été blessés, selon les autorités afghanes.

Les talibans ont revendiqué l'attaque, perpétrée une semaine après le raid d'un commando suicide contre l'hôtel Serena de Kaboul ayant fait neuf morts, dont quatre étrangers et le journaliste afghan de l'Agence France-Presse (AFP) Sardar Ahmad, son épouse et deux de ses enfants.

Présente en Afghanistan depuis 2003, l'ONG Roots of peace tâche de transformer les champs de mines datant de l'occupation soviétique (1979-1989) en surfaces cultivables. Depuis 1989, plus de 17.000 personnes ont été blessées et 4.000 tuées par les mines en Afghanistan, un des pays les plus touchés au monde par ce fléau, selon des chiffres de l'ONU.

"Nous condamnons cette attaque contre une organisation qui ne cherche qu'à améliorer la vie et le bien-être des Afghans", a réagi l'ambassadeur américain à Kaboul, James Cunningham, sur Twitter.

L'attaque contre Roots for Peace est la quatrième visant des étrangers ou des lieux fréquentés par les étrangers à Kaboul depuis le début de l'année, après l'attentat contre la Taverne du Liban en janvier (21 morts, dont 13 étrangers), le meurtre du journaliste anglo-suédois Nils Horner début mars et le drame du Serena.

L'attaque du Serena avait elle aussi été revendiquée par les talibans, mais les autorités afghanes ont accusé cette semaine les services secrets pakistanais (ISI) d'avoir été "impliqués" dans sa préparation, des allégations démenties par Islamabad.

Mardi, les violences avaient fait quinze morts dans le pays, dont cinq lors d'une opération talibane contre un bureau de la commission électorale à Kaboul.

Ces attaques interviennent à une semaine seulement du premier tour de la présidentielle afghane, le 5 avril, qui désignera le successeur de Hamid Karzaï, ce dernier ne pouvant briguer un troisième mandat, selon la Constitution.

Parmi les favoris du scrutin figurent Zalmai Rassou, un ancien ministre des Affaires étrangères, Ashraf Ghani, un économiste réputé, Abdullah Abdullah, un ténor de l'opposition arrivé en 2e position lors de la présidentielle de 2009, et Abdul Rasul Sayyaf, un ancien chef de guerre controversé.

Les électeurs afghans se rendront aux urnes alors que le pays traverse une période d'incertitude à l'approche du retrait de la force de l'Otan, d'ici à la fin de l'année.

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