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Report surprise du procès Pistorius au 7 avril

Report surprise du procès Pistorius au 7 avril

L'audience la plus attendue au procès pour meurtre d'Oscar Pistorius, avec la déposition probable à la barre du champion paralympique sud-africain pour la première fois, a subi un report surprise au 7 avril en raison d'une magistrate malade.

"L'un de mes assesseurs ne se sent pas bien", a indiqué la juge Thokozile Masipa. Elle a renvoyé l'audience de dix jours et laissé les médias spéculer sur l'état de la juge malade, hospitalisée selon la rumeur, et sur la possibilité qu'elle soit forcée de continuer avec un assesseur au lieu de deux.

"La défense est tout à fait à l'aise avec cette nouvelle respiration qui lui permet de se préparer", a toutefois commenté un avocat connu du Cap, Me William Booth, à l'AFP.

Selon lui, si la magistrate malade ne peut revenir, la juge ne devrait redémarrer tout le procès à zéro qu'en cas d'absence d'accord entre les parties pour qu'elle continue avec un assesseur au lieu de deux.

Le défilé des témoins de l'accusation a pris fin mercredi, et la parole doit maintenant passer à la défense. La règle veut que l'accusé intervienne le premier.

Sur un strict plan légal, Oscar Pistorius, 27 ans, n'est pas obligé de s'exprimer au tribunal.

Mais, "s'il ne témoigne pas, la cour pourra lui reprocher de n'avoir pas pu tester sa version durant le contre-interrogatoire" du parquet, a expliqué Me Booth.

"Quand on admet avoir tiré et qu'on se justifie par la légitime défense, on peut éviter de témoigner s'il y a un autre témoin, mais dans son cas, il était seul", ajoute Me Booth.

Le témoignage de Pistorius est d'autant plus attendu que l'athlète paralympique, six fois médaillé d'or, n'a pas dit un mot en public depuis la mort de Reeva Steenkamp le 14 février 2013, sinon pour plaider non coupable, d'une voix fluette, le 3 mars dernier au premier jour de son procès.

Le procès, initialement prévu jusqu'au 20 mars, risque de finir deux mois plus tard.

Depuis le début, Oscar Pistorius, vedette planétaire pour avoir auréolé le handisport d'une gloire auparavant réservée aux seuls sportifs valides et bien portants, explique qu'il a ouvert le feu en croyant tirer sur un cambrioleur caché dans ses WC.

Jusqu'à présent, c'est son avocat qui a lu ses deux dépositions, quasi identiques, en 2013 et ce mois-ci.

Il risque gros en parlant lui-même. "Toute personne qui témoigne devant un tribunal subit de la pression. Chaque mot compte et peut être retenu contre vous", ajoute Me Booth.

A plusieurs reprises, dans le box des accusés, l'athlète a fondu en larmes, rougit, vomit, semblant perdre la maîtrise de son corps et de ses émotions.

Des preuves ou des témoignages se sont accumulés contre lui en quinze jours d'audience. Des hurlements de femme ont réveillé des voisins, la lumière était allumée selon eux, alors que Pistorius affirme avoir paniqué et tiré dans le noir.

Le médecin-légiste estime que la victime a mangé à une heure où elle était censée dormir. Des textos de Reeva ont révélé qu'elle avait peur de ses scènes de jalousie.

"Beaucoup, beaucoup de gens s'envoient ce genre de messages, sans qu'ils ne finissent par s'entretuer", souligne M. Booth. "En soi, cela ne dit pas grand chose. C'est la somme de tout: la personnalité agressive, l'usage des armes à feu, etc".

Surtout, l'expertise balistique de la police a conclu que Reeva était encore en vie lorsqu'elle a été touchée d'une première balle à la hanche. Elle a eu le temps de placer instinctivement ses mains sur la tête pour se protéger avant de succomber à une balle dans la tête, et a sans doute pu crier avant de mourir

"S'il n'y avait eu qu'un seul tir, cela aurait été différent", poursuit Me Booth. Mais, "quatre balles tirées dans une petite pièce à travers une porte, ça c'est un problème".

Le type de munitions utilisées, des balles expansives, ne laissait presque aucune chance à sa victime, Reeva ou le cambrioleur.

La question piège pour lui sera de savoir quelle était son intention au moment de tirer.

Même si Pistorius n'avait pas l'intention de tuer Reeva, le parquet soutient qu'il avait certainement l'intention de tuer la personne qu'il croyait derrière la porte, et le procureur Gerrie Nel lui demandera certainement quel était son but en tirant quatre fois.

Oscar Pistorius risque la peine maximum -- 25 ans incompressible -- si le tribunal conclut au meurtre prémédité.

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