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Municipales en France: les socialistes espèrent limiter la casse au 2e tour

Municipales en France: les socialistes espèrent limiter la casse au 2e tour

Une semaine après une première "claque" électorale, les socialistes au pouvoir en France espèrent limiter la casse dimanche lors du second tour de municipales, qui devrait confirmer une progression de la droite et l'ancrage de l'extrême droite dans le pays.

Avant même que les urnes aient à nouveau parlé, la contre-performance de la gauche, et surtout des socialistes, a alimenté toute la semaine les spéculations sur un remaniement gouvernemental, désormais jugé inéluctable.

"Il y aura des conséquences qui seront tirées dès après le deuxième tour", a assuré jeudi le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, numéro deux du gouvernement.

Le sort du Premier ministre Jean-Marc Ayrault ne semble pas pour l'heure définitivement scellé, même si de nombreux socialistes, y compris des ministres, réclament en privé sa tête, en faisant le bouc émissaire de ces municipales ratées.

De l'avis général, l'ampleur du remaniement dépendra des résultats du scrutin de dimanche et de l'importance d'une défaite largement annoncée.

La droite devrait au minimum effacer les pertes enregistrées lors des dernières municipales de 2008 (90 villes) dans les communes de plus de 10.000 habitants.

Après sa victoire au premier tour à Hénin-Beaumont, ancien bastion ouvrier du Nord, le Front national (extrême droite) pourrait remporter d'autres villes comme Béziers ou Fréjus dans le sud de la France et disposer de centaines de sièges de conseillers municipaux. La conquête d'Avignon, autre ville du sud et l'un des symboles d'une culture française ouverte sur le monde avec son festival de théâtre, où le candidat d'extrême droite est arrivé légèrement en tête du premier tour, aurait un retentissement considérable.

Alors qu'elle ambitionnait encore avant le premier tour de gagner une dizaine de villes - à commencer par Marseille, deuxième ville du pays, où son handicap paraît insurmontable -, la gauche en est aujourd'hui réduite à sauver les meubles.

La priorité pour les socialistes consiste à garder de grandes villes comme Strasbourg (est) et Toulouse (sud-ouest). Paris devrait rester à gauche avec Anne Hidalgo, adjointe au maire sortant Bertrand Delanoë, même si la candidate socialiste a été devancée au premier tour par sa rivale de droite, Nathalie Kosciusko-Morizet.

"On est plutôt parti pour une grosse défaite" de la gauche, prédit l'analyste Brice Teinturier de l'institut Ipsos.

L'annonce jeudi d'un nouveau record pour le chômage en février à 3,34 millions de demandeurs d'emplois ne fait pas les affaires de François Hollande. "Cela rappelle l'absence de résultats du gouvernement sur le front économique et social", souligne Yves-Marie Cann, de l'institut CSA.

Le président de l'UMP, principale formation de droite, Jean-François Copé, a immédiatement appelé les électeurs à "amplifier la sanction" dimanche dans les urnes. Le vice-président du Front national, Florian Philippot, y voit aussi "une raison supplémentaire de sanctionner sèchement le gouvernement".

Toute la semaine, les socialistes ont pourtant assuré avoir entendu le "message" de "mécontentement", voire de "colère" exprimé par les électeurs mais aussi les abstentionnistes, nettement plus nombreux à gauche (35%) qu'à droite (25%), selon un sondage Ipsos.

Mercredi, le président François Hollande, dont l'impopularité bat tous les records moins de deux ans après son élection, a jugé que le gouvernement devait "entendre les Français" et "tirer la leçon" du scrutin.

Néanmoins, relève Emmanuel Rivière (TNS Sofres), le gouvernement "n'a donné aucun signe de nature à atténuer la sanction", se bornant à laisser espérer une baisse des impôts.

Au sein du PS, et en particulier parmi les militants de base et élus locaux, des voix se sont élevées pour réclamer un "changement de cap", voire un "virage à gauche".

"La difficulté pour François Hollande est qu'il ne lui est pas possible de changer de politique, vu les exigences européennes, alors que notre électorat attend une politique de relance", a commenté un député socialiste.

La France doit transmettre fin avril à la Commission européenne une version actualisée de son programme de stabilité avec, à la clef, le détail des 50 milliards d'économies dans les dépenses publiques promis par le chef de l'Etat d'ici à la fin du quinquennat.

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