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Fanfare et médailles militaires pour les soldats de Crimée

Fanfare et médailles militaires pour les soldats de Crimée

Un orchestre militaire attaque une fanfare, le ministre de la Défense distribue des médailles: les soldats ukrainiens qui ont quitté la Crimée sans combattre ont eu droit à un accueil de héros de guerre jeudi à Kiev.

Quelque 130 des 500 hommes du bataillon d'infanterie marine, une unité d'élite basée à Feodossia, dans le sud-est de la péninsule désormais rattachée à la Russie, sont restés fidèles au serment qu'ils ont prêté à l'Ukraine.

Disposés en rangs sur la place d'armes d'une unité militaire de Kiev, coiffés de bérets noirs et portant les chemisettes rayées de marins, ils voient arriver le tout nouveau ministre de la Défense Mikhaïlo Koval.

Ce dernier leur rend le salut militaire, puis serre chaleureusement dans ses bras le commandant adjoint du bataillon, le major Vladimir Baraniouk.

"Nous vous exprimons notre reconnaissance pour votre courage et votre fermeté", dit le ministre. Il remet à Baraniouk et à quelques autres officiers les médailles "Pour le service militaire à l'Ukraine", l'une des plus hautes décorations du jeune pays. Chacun répond "Je sers la nation ukrainienne".

"Le monde entier a suivi votre comportement héroïque", poursuit le général Koval. "Vous donnez l'exemple à tous les effectifs des Forces armées d'Ukraine".

Le bataillon de Feodossia a été l'une des unités bloquées par les forces russes et pro-russes dans leurs bases en Crimée, qui se sont finalement rendues sans combat face à des adversaires plus nombreux et bien armés.

Ses hommes, fiers d'appartenir à une unité d'élite, se seraient peut-être défendus les armes à la main, mais l'ordre n'en est pas venu de Kiev.

Désarmés, ils ont été évacués, convoyés par les Russes, jusqu'à la nouvelle frontière établie avec l'Ukraine après le rattachement de la Crimée à la Russie.

Le gouvernement a choisi de les accueillir avec les honneurs.

Le ministre de la Défense, visiblement désireux de remonter le moral des troupes, les appelle à se préparer "à faire leur devoir et retourner sur la terre natale de Crimée".

"Nous reviendrons avec vous là où nous étions", ajoute le ministre, conformément à la ligne du gouvernement qui se donne pour objectif de reprendre la Crimée "qui restera toujours ukrainienne", sans qu'on puisse imaginer aujourd'hui comment cela pourrait être réalisé.

Quant aux soldats, ils ruminent encore ce qui s'est passé.

"Les Russes se sont conduits avec bassesse. Il est facile de faire prisonniers les gens qui ne sont pas armés. Les pourparlers étaient en cours sur l'évacuation de notre unité, nous avons préparé le matériel, nous avons rendu les armes. Et c'est à ce moment-là qu'ils nous ont pris", raconte Vadim Gontchar, un marin originaire d'Odessa.

Ceux qui ont choisi l'Ukraine l'ont fait par patriotisme, affirme le major Baraniouk. "Et maintenant l'esprit est excellent. On nous a accueillis très chaleureusement. Il est agréable de rentrer chez soi après de tels chocs".

Mais ils ont aussi une autre raison de renoncer aux avantages matériels substantiels proposés à ceux qui passent sous les drapeaux russes: la famille.

"J'ai décidé de rester en Ukraine, parce que ma famille est ici, ma mère habite ici, et que rien ne me retient en Crimée", dit le mitrailleur Oleg Korienok, originaire de la région de Kherson, dans le sud. "Et en plus j'ai prêté serment à la nation ukrainienne", ajoute-t-il.

Pour la même raison, dit Korienok, sont restés en Crimée ceux parmi les membres du bataillon qui y sont nés. Très peu d'entre eux ont choisi de rejoindre l'Ukraine "continentale".

Ceux qui sont revenus sont hébergés à la caserne du Régiment présidentiel d'Ukraine, mais ils devraient bientôt repartir pour la région d'Odessa.

"Nous attendons qu'on nous dise où nous serons stationnés, où nous pourrons continuer notre vie militaire", explique le matelot Gontchar.

Deux officiers, le commandant du bataillon, le lieutenant-colonel Dmytro Delatitskiï et son adjoint, bien que relâchés par les forces russes, n'ont pas encore regagné Kiev.

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