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Xi Jinping en France: après les contrats, le faste de Versailles

Xi Jinping en France: après les contrats, le faste de Versailles

Après trois jours intenses et une moisson de 18 milliards d'euros de contrats, le président chinois Xi Jing Ping a fini en beauté sa première visite en France par un concert à l'Opéra Royal du château de Versailles et un dîner privé au Grand Trianon avec son hôte François Hollande.

Musiques traditionnelles et contemporaines chinoises, airs célèbres français, tout avait été prévu pour plaire aux oreilles du numéro un chinois et de son épouse, la chanteuse populaire Peng Liyuan. La soprano Sabine Devieihle a proposé deux perles de son répertoire.

M. Hollande a ensuite gagné avec ses hôtes le Grand Trianon pour un dîner à trois en toute intimité, préparé par le chef multiétoilé Alain Ducasse.

Alors que M. Hollande est confronté à une situation politique morose sur fond de très mauvais résultats électoraux et de chômage en forte hausse, le palais présidentiel de l'Elysée a relativisé le caractère fastueux de cette soirée en soulignant qu'elle répondait à un souhait du ministère chinois de la culture afin de marquer le choix fait il y a 50 ans par le général de Gaulle d'accueillir à Versailles les chefs d'Etat étrangers.

Le président français a d'ailleurs offert à son homologue un buste en terre cuite du général, premier chef d'Etat occidental à avoir établi des relations diplomatiques avec la Chine communiste en 1964. Il a également offert à son épouse un vase bleu en porcelaine de Sèvres.

Pour sa seconde et dernière journée à Paris, Xi Jinping a de nouveau eu droit à tous les honneurs et a effectué la première visite d'un chef d'Etat chinois à l'Unesco. "L'humanité voudrait, à travers les échanges culturels, semer la paix", a-t-il déclaré alors que son épouse, Peng Liyuan, a été nommée envoyée spéciale de l'Unesco pour la promotion de l'éducation des filles et des femmes.

Dans l'après-midi, alors qu'une manifestation au pied de la Tour Eiffel rassemblait quelque 160 militants tibétains, les deux dirigeants ont célébré au ministère des Affaires étrangères le cinquantenaire des relations diplomatiques franco-chinoises. "Votre visite aujourd'hui marque, 50 ans après, l'ouverture d'un nouveau cycle", s'est félicité M. Hollande.

Son homologue s'est attiré des applaudissements dans ses réponses en montrant ses connaissances des philosophes et écrivains francais. "En lisant des ouvrages écrits par La Fontaine, Balzac, Hugo, Maupassant... j'ai acquis une meilleure compréhension de la vie humaine", a-t-il expliqué. "Des personnages comme Jean Valjean, Quasimodo (...) sont solidement ancrés dans ma mémoire", a précisé le président chinois.

La journée de mercredi avait été consacrée à une moisson de contrats commerciaux entre les deux pays pour un montant de 18 milliards d'euros. Parmi ces contrats, la commande de 70 Airbus d'une valeur de 7 milliards d'euros, la production conjointe de 1.000 hélicoptères par la société européenne et la chinoise Avicopter ou encore la formalisation de l'accord sur l'entrée au capital du groupe PSA Peugeot Citroën de l'État français et du constructeur automobile chinois Dongfeng.

Jeudi, le ministre du Commerce Gao Hucheng a appelé la France à "faciliter davantage l'implantation d'investisseurs chinois sur le plan législatif", lors d'un forum économique franco-chinois.

Il a appelé à "travailler avec la France pour éliminer toute forme de protectionnisme" et a affirmé que "la Chine était prête à importer plus de produits français".

L'an dernier, la France accusait encore un déficit de 26 milliards d'euros à l'égard de la Chine, soit près de 40% du total du déficit de son commerce extérieur.

"Dix-huit milliards d'euros de contrats, c'est de l'emploi", avait dit mercredi le président Hollande au moment même où étaient annoncés de très mauvais chiffres du chômage pour le mois de février en France, avec un nouveau record de 3,34 millions de demandeurs d'emplois.

Le quotidien Libération relativisait jeudi l'importance de ces contrats pour l'emploi en France, soulignant que la plupart d'entre eux "seront réalisés sur le sol chinois".

Au-delà du commerce, François Hollande a souhaité que la Chine organise "très prochainement" un sommet du G20, ce qui constituerait une première, manière de souligner son rôle croissant sur la scène internationale.

Il a souligné aussi les convergences de vues entre les deux pays sur les grands dossiers internationaux et mentionné brièvement les "droits de l'homme auxquels la France est attachée" lors d'un échange de toasts avec son hôte chinois à l'occasion du dîner d'Etat qui les réunissait dans la soirée à l'Elysée.

Jeudi matin, l'association Reporters sans frontières (RSF) a mené une opération de protestation: un portrait géant du président chinois faisant un bras d'honneur, grâce à un photomontage, et qui portait la mention "sans liberté de l'information, pas de contre-pouvoir", a été déployé devant la Tour Eiffel.

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