Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Trois jours de deuil national en RDC après le naufrage tragique du lac Albert

Trois jours de deuil national en RDC après le naufrage tragique du lac Albert

La République démocratique du Congo a décrété jeudi un deuil national de trois jours après la mort de 251 réfugiés congolais dans le naufrage d'un bateau sur le lac Albert, à la frontière entre l'Ouganda et la RDC, un des pires accidents de ces dernières années.

Le gouvernement congolais "a la profonde douleur de confirmer à la nation la mort de 251 de nos compatriotes" dans le naufrage survenu samedi, a déclaré son porte-parole, Lambert Mende.

"Pour marquer la solidarité et la compassion de la nation congolaise tout entière", le gouvernement a décidé "de proclamer un deuil national de trois jours qui prend effet ce jeudi", a-t-il ajouté.

Mercredi, le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo avait annoncé "une enquête indépendante pour établir les responsabilités de cette tragédie".

Selon M. Mende, le bateau devait transporter de l'Ouganda vers la RDC environ 300 réfugiés congolais ayant fui les combats opposant, dans l'est de la RDC, les rebelles ougandais de l'ADF-Nalu à l'armée congolaise, mais les mesures de sécurité de l'embarcation faisaient "vraisemblablement" défaut.

Ce bateau était l'un des "deux partis samedi matin du district de Hoima, sur la rive orientale du lac et qui transportait des réfugiés [...] rentrant chez eux de leur propre initiative", avait expliqué lundi le Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).

Au fil des jours, le bilan s'est considérablement alourdi. Les médias ougandais ont rapporté samedi une vingtaine de morts. Lundi, le HCR a annoncé que 98 corps avaient été retrouvés. Le lendemain, les autorités ougandaises ont évoqué 107 corps, dont ceux de 57 enfants, récupérés.

La navigation sur les grands lacs d'Afrique centrale peut s'avérer aussi périlleuse qu'en haute mer lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises. Les accidents se soldent souvent par des bilans très lourds, en raison de la surcharge des embarcations, de l'absence de gilets de sauvetage à bord et du fait qu'une grande proportion de la population ne sait pas nager.

En RDC, le bilan des naufrages est difficile à établir car les passagers supplémentaires ne figurent pas toujours sur les listes.

En juillet 2011, au moins 50 personnes étaient mortes noyées et 35 avaient disparu dans le naufrage d'une grande pirogue sur une rivière du Nord-Ouest. Un an plus tôt, entre 80 et 140 personnes avaient péri lors d'un naufrage sur une rivière dans l'Ouest.

En mai 2011, la ministre des Transports, Marie-Laure Kawanda, avait été "révoquée" pour sa "responsabilité" dans des naufrages meurtriers survenus les 24 avril et 1er mai de la même année dans l'Est et le Centre du pays.

"Ces hommes et ces femmes, ainsi que leurs enfants" qui sont morts dans le naufrage du lac Albert avaient décidé de quitter le camp de Kyangwali qui les abritaient à cause de "ce qu'ils considéraient comme la mauvaise qualité de l'accueil dont ils étaient l'objet", a indiqué M. Mende.

"Ils n'ont malheureusement pas recouru à la filière traditionnelle de rapatriement (...) une filière qui (...) implique le pays d'accueil, en l'espèce l'Ouganda, le pays d'origine, la République démocratique du Congo, et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés", a-t-il poursuivi.

Actuellement, l'Ouganda, la RDC et le HCR mènent des échangent qui "aboutiront soit au rapatriement dans de bonnes conditions de ceux qui le souhaitent, soit à l'amélioration des conditions de vie de ceux qui n'auront pas encore décidé de rentrer à la maison", a commenté M. Mende.

Le HCR a indiqué lundi que les survivants du naufrage ont été recueillis dans son centre de transit de Bundibugyo (au sud du lac Albert, à la frontière avec la RDC), où ils sont pris en charge par l'Etat ougandais, le HCR et ses partenaires, notamment sur le plan de l'"aide psycho-sociale".

La tragédie de samedi a eu lieu quelques jours seulement après le lancement d'une campagne des autorités congolaises pour imposer le port du gilet de sauvetage sur toutes les embarcations naviguant en RDC.

L'Ouganda abrite 175.000 réfugiés congolais, selon le HCR.

Avec la victoire en novembre des troupes de Kinshasa sur les rebelles du M23 dans l'est de la RDC, le HCR a constaté depuis trois mois une "hausse du nombre de réfugiés congolais rentrant spontanément".

hab/de

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.