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Obama à Ryad, en pleine passe difficile dans les relations bilatérales

Obama à Ryad, en pleine passe difficile dans les relations bilatérales

Barack Obama va assurer les Saoudiens, lors d'une visite vendredi à Ryad, de l'importance qu'il attache à leurs relations alors que les négociations nucléaires avec l'Iran et le conflit en Syrie ont suscité de sévères critiques de l'Arabie contre Washington.

Le président américain est attendu vendredi en fin de journée en Arabie saoudite, quatrième et dernière étape d'une tournée étrangère qui l'a mené aux Pays-Bas, en Belgique et en Italie depuis le début de la semaine.

La Maison Blanche a annoncé sur le tard ce crochet par la péninsule arabique, après les escales européennes, suscitant des spéculations sur la motivation de cette seconde visite de M. Obama en cinq ans de mandat à Ryad, l'un des principaux alliés de Washington au Moyen-Orient.

Conclue à la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette alliance repose sur la sécurité fournie au royaume par les Etats-Unis en échange de contrats pétroliers. L'Arabie, pilier de l'Opep, est le premier producteur et le premier exportateur de pétrole. En 2012, le pays restait le second exportateur d'or noir aux Etats-Unis, après le Canada.

Mais ces derniers mois, le ton a tourné à l'aigre, l'Arabie ne ménageant pas ses critiques contre l'attitude des Etats-Unis dans la région, sur des dossiers qui devraient être mentionnés lors d'une rencontre suivie d'un dîner vendredi soir entre le roi Abdallah et M. Obama.

Encore mardi lors du sommet de la Ligue arabe à Koweït, le prince héritier d'Arabie saoudite Salmane Ben Abdel Aziz a accusé la communauté internationale d'avoir "trahi" la rébellion syrienne, en manque d'armes dans sa guerre contre le régime du président Bachar al-Assad, un conflit sanglant récemment entré dans sa quatrième année.

Selon des sources de l'opposition syrienne, les Etats-Unis imposent jusqu'à présent un veto à la fourniture d'armes anti-aériennes et antichars par leurs alliés aux rebelles, de crainte qu'elles ne tombent aux mains d'extrémistes.

En outre, Ryad a manifesté son scepticisme face à l'accord intérimaire conclu en novembre 2013 entre les grandes puissances et l'Iran sur son programme nucléaire, qui prévoit un gel partiel du programme atomique controversé de la République islamique en échange d'un allègement des sanctions économiques.

Les régimes saoudien, sunnite fondamentaliste, et iranien, chiite, se disputent le rôle de leader géopolitique au Moyen-Orient.

Ces frictions s'effectuent sur fond de bouleversements plus larges dans le monde arabo-musulman depuis 2011. Les Saoudiens ont réagi avec méfiance au soutien affiché par M. Obama aux mouvements de contestation populaire ayant renversé des régimes autoritaires, dont certains étaient leurs alliés, lors du "printemps arabe".

"Je pense que l'anxiété sous-jacente et la demande d'attention du Golfe à Washington (...) provient du fait que nous sommes à un tournant dans le rôle des Etats-Unis dans la région", affirme Tamara Cofman Wittes, spécialiste du Moyen-Orient à l'institut Brookings de Washington, en mentionnant le retrait militaire en cours des Etats-Unis d'Afghanistan, après l'Irak.

En outre, au moment où M. Obama claironne sa volonté de parvenir à moyen terme à l'indépendance énergétique de l'Amérique du Nord, grâce notamment aux hydrocarbures canadiens et mexicains, "beaucoup de gens dans la région se demandent naturellement ce que l'indépendance énergétique (...) veut dire pour la volonté américaine d'investir dans la sécurité et l'approvisionnement de l'énergie depuis le Golfe", selon elle.

La visite de M. Obama dans la péninsule Arabique intervient aussi à un moment où le Conseil de coopération du Golfe (CCG) est secoué par une crise interne en raison de l'appui du Qatar aux islamistes arabes, vu comme une "ingérence" dans leurs affaires intérieures.

Le Wall Street Journal a affirmé que cette crise avait provoqué l'annulation d'un sommet réunissant M. Obama et les dirigeants du CCG lors de son passage dans la région, mais la Maison Blanche a démenti que cette réunion ait dépassé le stade du projet.

"Nous jouissons de relations solides avec chacun des pays du CCG, mais de notre point de vue (...) le moment n'était pas idéal pour une rencontre", a affirmé la semaine dernière la conseillère de sécurité nationale de M. Obama, Susan Rice.

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