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MH370: les opérations reprennent dans une zone de recherche modifiée

MH370: les opérations reprennent dans une zone de recherche modifiée

Les recherches ont repris vendredi dans une zone modifiée après de nouveaux calculs de trajectoire du Boeing 777 de Malaysia Airlines, qui serait tombé dans l'océan Indien, à court de carburant, plus tôt qu'estimé auparavant.

Après la suspension des opérations jeudi pour cause de mauvais temps, onze avions appartenant à six pays (Australie, Chine, Japon, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Etats-Unis) ont commencé à explorer une zone située à 1.100 km au nord-est de celle qu'ils survolaient depuis une semaine à 2.500 km des côtes australiennes.

Cinq navires chinois et un bâtiment australien se sont également dirigés vers la nouvelle zone de recherche.

Mais, en dépit des moyens colossaux engagés, le Premier ministre australien Tony Abbott a souligné l'énormité et la difficulté de la tâche.

"Nous ne devons pas sous-estimer la difficulté de ce travail, (la zone de recherches) est un lieu extraordinairement isolé", a-t-il déclaré à des journalistes samedi.

"Nous essayons de trouver de petits bouts de débris dans un vaste océan", a-t-il rappelé.

L'Agence australienne de sécurité maritime (AMSA), qui coordonne les recherches, a annoncé vendredi en fin de soirée que cinq avions avaient repéré "de multiples objets" dans la nouvelle zone, mais qu'il faudrait attendre pour une confirmation que des navires aient pu atteindre ce secteur, dans la journée de samedi.

L'AMSA a indiqué que le patrouilleur chinois Haixun 01, arrivé sur la zone tard vendredi, avait commencé à chercher ces objets dès les premières lueurs du jour samedi.

L'agence officielle chinoire Xinhua a annoncé que le navire Jinggangshan, transportant deux hélicoptères, se trouvait à ses côtés.

L'AMSA espère que six bateaux seront sur place d'ici la fin de la journée, cinq navires chinois et l'australien HMAS Success, pour passer au peigne fin une zone de la taille de la Norvège.

La nouvelle zone de recherche s'étend sur 319.000 km2, à environ 1.850 km à l'ouest de Perth, plus proche des terres et en dehors de la bande des 40e Rugissants. Les avions pourront désormais effectuer des rotations plus exhaustives et les conditions météo devraient être plus favorables samedi, malgré un risque de détérioration dans la journée.

Mais les objets qu'ils cherchent sont petits: selon le vice-maréchal de l'armée de l'air néo-zélandaise Kevin Short, les objets repérés par un avion de Wellington vendredi étaient rectangulaires et compris entre 50 et 100 centimètres.

La zone de recherche "a été déplacée vers le nord après que les enquêteurs internationaux sur le crash en Malaisie aient modifié leur analyse initiale de la trajectoire supposée de l'avion", a indiqué l'AMSA.

Le samedi 8 mars, le vol MH370 est parti de Kuala Lumpur à 00H41 (16H41 GMT vendredi 7 mars) à destination de Pékin. Pour une raison inconnue, l'avion a dévié de son plan de vol et mis cap sur l'ouest, passant au-dessus de la Malaisie péninsulaire, vers le détroit de Malacca. Les radars l'ont perdu à ce moment-là.

On sait néanmoins, grâce aux satellites, qu'il a continué à voler pendant plusieurs heures vers le Sud, dans l'océan Indien. La Malaisie a officiellement annoncé le 25 mars que le vol MH370 avait "fini dans le sud de l'océan Indien" sans cependant qu'aucun élément matériel n'ait depuis confirmé ce scénario.

Selon l'AMSA, les nouvelles informations "indiquent que l'avion volait plus vite que ce qui avait été estimé et avait ainsi consommé davantage de carburant, ce qui réduit la distance possible parcourue par l'avion vers le Sud dans l'océan Indien".

Selon l'Agence australienne de sécurité des transports (ATSB), "il s'agit de la piste la plus crédible concernant la localisation possible des débris", la trajectoire pouvant être encore affinée au gré des analyses.

Depuis la disparition du vol MH370 avec 239 personnes à bord, dont 153 Chinois et quatre Français, des centaines de débris ont été détectés par satellite dans le sud de l'océan Indien.

Ces deux derniers jours, la Thaïlande et le Japon ont annoncé avoir repéré au total plus de 300 objets flottants dont les plus grands mesuraient 15 mètres.

D'après un responsable cité par l'agence de presse japonaise Jiji, ces objets appartiennent "très probablement" à l'appareil.

Aucun débris n'a encore été récupéré par les navires croisant dans la zone et il est donc impossible de les attribuer formellement au Boeing. Il semble toutefois très plausible que ces pièces aient dérivé depuis le point d'impact de l'avion, le trafic maritime étant réduit dans le sud de l'océan Indien, avec peu de déchets.

Bientôt trois semaines après la disparition de l'avion, chaque jour compte dans les efforts entrepris pour récupérer les boîtes noires qui émettent théoriquement des signaux de localisation pendant une trentaine de jours.

La marine américaine a dépêché un détecteur de boîtes noires équipé d'hydrophones capables de détecter les signaux jusqu'à 6.000 mètres de profondeur.

Parmi les diverses pistes explorées pour expliquer la perte du Boeing, celle d'un acte désespéré du pilote concentre l'attention d'une partie des enquêteurs, qui cherchent à comprendre pourquoi deux systèmes cruciaux de communication de l'avion avec le sol (les ACARS et le transpondeur) ont été coupés à quelques minutes d'intervalle.

Des proches de passagers chinois du vol MH370 ont demandé vendredi à Pékin de mener sa propre enquête sur la disparition de l'avion, sur fond de défiance persistante à l'encontre des autorités malaisiennes.

Malgré les critiques dont Kuala Lumpur fait l'objet, le Premier ministre australien a souligné que le protocole international veut que la Malaisie reste en charge des recherches, ajoutant que "l'Australie est prête à assumer autant de responsabilité que le souhaiteront les pays" engagés.

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