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L'Ukraine appelle l'Assemblée générale de l'ONU à "dissuader" Moscou

L'Ukraine appelle l'Assemblée générale de l'ONU à "dissuader" Moscou

Le ministre ukrainien des affaires étrangères Andrii Dechtchitsa a appelé jeudi les pays membres de l'ONU à voter massivement en faveur d'une résolution à l'Assemblée générale pour dissuader la Russie de continuer son "agression".

L'Assemblée doit se prononcer sur un projet de résolution non contraignante condamnant le référendum en Crimée et le rattachement de la péninsule à la Russie.

"Je suis convaincu qu'un vote fort aujourd'hui aidera à dissuader de nouvelles actions agressives", a affirmé le ministre, se référant implicitement à la menace d'une invasion de l'Ukraine par les troupes russes massées à ses frontières.

Il a estimé que ce rattachement constituait "la violation la plus flagrante des lois internationales depuis la naissance des Nations unies", accusant Moscou d'avoir multiplié "les fausses justifications, les demi-vérités, les insultes et les mensonges" .

L'adoption de la résolution "enverrait un message essentiel avertissant que la communauté internationale ne permettra pas que ce qui s'est passé en Ukraine crée un précédent", a-t-il ajouté.

Il a enfin réaffirmé l'engagement du gouvernement ukrainien à tenir des élections présidentielles le 25 mai comme prévu.

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a ensuite brièvement défendu la légitimité du référendum en Crimée, parlant de "réunification entre la Crimée et la Fédération de Russie".

L'ambassadrice américaine Samantha Power a appelé les pays membres à adopter la résolution. "L'Ukraine mérite notre plein soutien. Nous vous demandons instamment de voter oui à cette résolution (..) qui appelle à une solution diplomatique, et non pas militaire, de cette crise".

Le texte proposé jeudi est similaire à celui qui avait été soumis au Conseil de sécurité de l'ONU le 19 mars mais qui avait été bloqué par un veto russe.

Moscou a par avance averti mercredi que l'adoption de cette résolution par l'Assemblée n'aurait "aucun effet" sur lui.

Le projet "souligne que le référendum du 16 mars (en Crimée), n'ayant aucune validité, ne peut pas justifier un quelconque changement du statut" de la Crimée. Il demande à tous les Etats et organisations internationales "de ne reconnaître aucun changement de (ce) statut".

Il invite "toutes les parties à chercher une issue pacifique" à cette crise par un "dialogue politique direct".

Un vingtaine d'orateurs doivent intervenir avant le vote qui ne devrait avoir lieu qu'en fin de matinée au plus tôt.

Un diplomate occidental mettait en garde mercredi contre le risque de voir de nombreux pays, en particulier africains ou du Pacifique, s'abstenir ou même ne pas prendre part au vote, évoquant "une intense campagne de lobbying et d'intimidation" de la Russie.

"Certains pays pensent qu'il s'agit d'un problème européen ou d'un affrontement Est-Ouest qui ne les concerne pas, ou ils ne veulent pas mécontenter la Russie" pour des raisons politiques ou commerciales, a-t-il expliqué.

Des diplomates occidentaux tiennent pour certaine une adoption de la résolution qui ne nécessite qu'une majorité simple des suffrages exprimés.

Ils espèrent 80 à 100 votes sur les 193 pays membres.

avz/rap

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