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François défend "l'objection de conscience" sur la contraception, Obama souligne la lutte contre les inégalités

François défend "l'objection de conscience" sur la contraception, Obama souligne la lutte contre les inégalités

Le pape François a défendu jeudi, lors de sa première rencontre avec Barack Obama, "l'objection de conscience" des catholiques américains sur la contraception, alors que la lutte contre les inégalités fait l'objet d'un consensus entre lui et le président américain.

L'entretien de 50 minutes a été chaleureux et dense, de nombreux sujets internationaux, de l'immigration des Latino-Américains aux Etats-Unis aux crises du Moyen Orient étant passés en revue, à côté des sujets qui fâchent aux Etats-Unis comme la réforme de la santé.

M. Obama s'était défini d'emblée comme un "grand admirateur" du pape.

Alors que le président américain comptait surtout discuter de la lutte contre les inégalités, un credo commun, le Vatican a tenu à rappeler "les droits à la liberté religieuse, à la vie et à l'objection de conscience". Ces questions "sont particulièrement importantes pour l'Eglise", a noté le Saint-Siège.

La réforme de la santé de l'administration Obama qui prévoyait le remboursement par les employeurs des contraceptifs et de la pilule abortive a été fortement contestée par les évêques américains. Plusieurs écoles et hôpitaux s'y sont opposés en justice.

Plus tard, dans sa conférence de presse avec le président du Conseil Matteo Renzi, M. Obama a joué l'apaisement: "J'ai promis, a-t-il dit, de continuer le dialogue avec la conférence des évêques américains pour être sûr que nous arrivions au bon équilibre: pour que chacun bénéficie de la couverture de santé (...) mais aussi pour que la liberté religieuse soit respectée".

M. Obama et le pape sont tombés d'accord pour "un engagement commun pour l'éradication du trafic d'êtres humains dans le monde", un thème très cher au pape François.

Barack Obama a couvert d'éloges le pape argentin, l'invitant dans son pays: "je l'ai pressé de venir aux Etats-Unis, lui disant que les gens seraient comblés de joie".

Les Etats-Unis aimeraient que François vienne en visite à Washington en septembre 2015, alors qu'une rencontre mondiale des familles catholiques est prévue à Philadelphie.

"J'ai été très ému par ses considérations sur l'importance pour tous d'aborder les problèmes du monde selon une perspective morale" et par son attention "pour les pauvres, les exclus, les oubliés", a encore déclaré Barack Obama.

Leur entretien, plus long qu'habituellement, a eu lieu dans la bibliothèque du Palais apostolique.

Le pape a offert son exhortation apostolique publiée à l'automne consacrée à la justice sociale. "Je la lirai certainement dans le Bureau ovale quand je serai très énervé (...) elle me donnera de la force et me calmera", a réagi avec humour M. Obama.

De son côté, le président a donné au pape une boîte contenant des semences de fruits et légumes plantés dans les jardins de la Maison Blanche et destinés symboliquement aux jardins de la résidence d'été du Vatican à Castel Gandolfo.

Pour M. Obama, son escale à Rome était une parenthèse bienvenue au milieu d'une tournée délicate en Europe et en Arabie saoudite dominée par la crise ukrainienne et les négociations nucléaires sur l'Iran.

M. Obama s'est rendu au Quirinal pour rencontrer le président Giorgio Napolitano, qu'il a qualifié "d'homme d'Etat extraordinaire". Il s'est ensuite entretenu avec Matteo Renzi avant de visiter le Colisée.

Aux yeux de Jeremy Shapiro, de l'institut Brookings de Washington, l'étape du Vatican "n'était pas une étape consacrée à la politique étrangère", M. Obama cherchant surtout à "profiter de l'aura du nouveau pape".

Selon un sondage publié par l'Université Saint-Leo, François est aimé de 85% des catholiques et de 63% des Américains alors que seulement 47% des Américains approuvent l'action de leur président.

"La politique d'Obama plaît-elle au Saint-Siège?", doutait jeudi Radio Vatican, en soulignant que "des pierres d'achoppement entre l'Eglise et l'administration Obama subsistent, sur le mariage homosexuel et la contraception".

Selon Mgr Anthony Figueiredo, directeur au collège pontifical nord-américain à Rome, "ce qui se passe aux États-Unis, un peu comme le Coca-Cola, ça se propage aussi en Europe et dans le monde entier".

C'est la deuxième fois que Barack Obama se rendait au Vatican, après l'audience que lui avait accordée Benoît XVI en juillet 2009.

Lors de la conférence de presse, Barack Obama est revenu sur l'Ukraine, saluant l'aide massive consentie par le Fonds monétaire international, considérée comme un "grand pas en avant".

Il a aussi salué le rôle positif de Rome en Méditerranée, et rendu hommage à "l'ambition et l'énergie" de M. Renzi -- dont le style s'inspire d'Obama -- pour redresser l'Italie. Reprenant le slogan de M. Obama, "yes we can", M. Renzi a jugé "possible de changer l'Italie", avec les réformes tous azimuts qu'il a annoncées depuis son arrivée au pouvoir il y a un mois.

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