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Élections 2014: Le PLQ s'en remet à la police pour connaître l'origine d'une somme de 428 000 $

Le PLQ se fie à la police pour connaître l'origine d'une somme de 428 000 $
PC

MONTRÉAL - Le Parti libéral du Québec (PLQ) n'a pas les moyens de faire la lumière sur une activité de financement de 428 000 $ qui n'apparaît pas dans ses états financiers, a déclaré mercredi le candidat Jean-Marc Fournier.

M. Fournier, candidat libéral dans Saint-Laurent, a expliqué que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) est la mieux placée pour découvrir où et comment cette somme a été amassée.

Selon M. Fournier, il ne faut pas douter de l'intérêt du PLQ à aller au fond des choses dans ses propres affaires.

«Les questions ont été posées, et en ce moment les moyens d'enquête dont disposent les policiers sont vraiment les moyens qui vont permettre d'aller au fond des choses, a-t-il dit lors d'un bref échange avec les journalistes. Les moyens que nous avons ne le permettent pas.»

Quelques minutes auparavant, lors d'une conférence de presse, le chef libéral Philippe Couillard s'en est lui aussi remis à l'UPAC concernant ce dossier, ouvert par les policiers à la suite d'une première perquisition l'été dernier au siège du PLQ.

M. Couillard a déclaré qu'il avait demandé à deux reprises aux responsables de son parti de faire des recherches à propos de la somme de 428 000 $, mentionnée dans des documents qui ont mené l'UPAC à perquisitionner les bureaux d'entreprises appartenant à Marc Bibeau, responsable du financement sous Jean Charest.

Comme pour la première demande, M. Couillard a été incapable, mercredi, de trouver la moindre trace de la somme ou de l'activité qui aurait pu permettre de l'amasser.

«J'ai demandé qu'on fasse la vérification de l'existence de cette activité dans les livres du parti, de l'existence de la somme dans les transactions financières du parti, a-t-il dit. Aux deux questions on m'a répondu qu'il n'y a pas 'd'évidence' de l'activité elle-même ni des sommes mentionnées.»

M. Couillard a affirmé qu'il n'avait pas cherché à obtenir plus d'informations auprès de M. Bibeau, dont la carte de membre au PLQ est valide jusqu'en octobre 2015 et qui a détenu un certificat de solliciteur de fonds pour la dernière fois en 2011.

«M. Bibeau ne joue aucun rôle dans le parti actuellement, a-t-il dit. M. Bibeau n'est accusé de rien, n'est coupable de rien alors je vous enjoins à la prudence. Ceci dit, il y a une enquête qui est faite, qui est en cours et elle donnera ses résultats.»

M. Bibeau a pour sa part diffusé un communiqué mercredi soir, dans lequel il «nie catégoriquement avoir été responsable d'une activité de financement politique qui aurait totalisé une somme de 428 150 $ pour le compte du PLQ».

«Sans avoir eu accès, à ce jour, aux documents et aux analyses partielles sur lesquels se fondent l'UPAC, Marc Bibeau tient à clarifier que la somme alléguée de 428 150 $ ne peut être le résultat d'une seule activité. Au contraire, cette somme représente fort probablement le cumul d'un ensemble de dons personnels remis au PLQ au cours d'une période de plusieurs mois, lesquels auraient été individuellement comptabilisés dans ses livres, et ce, dans le respect de la loi», ajoute le communiqué.

M. Couillard a affirmé que les choses ont changé depuis son arrivée, sans pouvoir dire si le ménage était terminé au sein du PLQ.

«Il y a énormément de renouveau, moi je suis chef du PLQ depuis le 17 mars 2013, je ne joue pas dans le 'reality show' du passé, je joue pour le présent et l'avenir», a-t-il dit.

Selon le chef libéral, les événements de financement comme ceux qu'organisait M. Bibeau ne sont plus nécessaires depuis que la limite des contributions a été abaissée graduellement de 3000 $ à 100 $, par les gouvernements libéral et péquiste qui se sont succédé.

«On n'a plus besoin de personne pour faire de l'animation de levée de fonds dans les partis politiques, ça se fait dans les circonscriptions à coup de 20 $, 30 $, 60 $, 100 $ maximum et c'est une excellente chose», a-t-il dit.

Alors que les ministres du gouvernement Charest devaient atteindre un objectif de financement de 100 000 $, M. Couillard a abaissé cette somme à environ 18 000 $ pour les députés et les éventuels membres du cabinet.

«Ça ne me paraît pas être un objectif hors d'atteinte», a-t-il dit.

Mardi, le candidat du Parti québécois Pierre Duchesne a demandé au Directeur général des élections d'enquêter sur la provenance de la somme de 428 000 $ qui intéresse aussi l'UPAC.

M. Couillard a contre-attaqué en soulignant que le PQ a confirmé mardi que deux cadres du parti ont été questionnés cet hiver par des enquêteurs de l'UPAC qui voulaient des informations sur le financement et l'organisation.

«Je remarque la contradiction d'hier, on a le soldat du salissage, M. Duchesne, qui se promène dans les stations de radio et la même journée on apprend que l'UPAC est allée visiter le PQ, c'est assez ironique», a-t-il dit.

Pour le chef libéral, les attaques des derniers jours, tant du PQ que de la Coalition avenir Québec, sont la rançon de sa première place dans le plus récent sondage.

«Personne n'est naïf, a-t-il dit. L'augmentation des activités de salissage depuis la parution du sondage Léger, suite au dernier débat, était attendue. Je ne suis même pas surpris de ça.»

Plus tôt, M. Couillard a plaidé pour une relation «beaucoup plus adulte» entre le gouvernement du Québec et Montréal.

À la suite d'une rencontre avec le maire de Montréal, Denis Coderre, le chef libéral a répété son intention de changements législatifs à venir, la charte des municipalités, qui concerneraient spécifiquement Montréal pour élargir ses pouvoirs.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Coderre, M. Couillard n'a pas précisé quels seraient ces aménagements pour la métropole, mais il a assuré qu'il est «sur la même longueur d'ondes» que le maire de Montréal pour entreprendre un virage dans sa relation avec le gouvernement et les municipalités.

«À Toronto il y a une relation qui est beaucoup plus adulte entre le gouvernement provincial de l'Ontario et la Ville de Toronto. C'est la même relation qu'on veut bâtir à Montréal, de disposer des outils de prise de décision dans les enjeux qui la concernent principalement, d'en rendre compte», a dit le chef libéral.

La caravane électorale libérale n'a eu qu'une seule étape, mercredi, à l'hôtel de ville de Montréal, où M. Couillard a fait brièvement campagne à la veille du débat des chefs télévisé jeudi.

Le chef libéral se préparait ensuite avec ses conseillers en prévision de cette deuxième joute avec ses adversaires. Il doit aussi participer à l'enregistrement d'une émission de télévision, mercredi.

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