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Merkel toujours aussi populaire, après 100 jours de "grande coalition"

Merkel toujours aussi populaire, après 100 jours de "grande coalition"

Après 100 jours à la tête d'un nouveau gouvernement avec les sociaux-démocrates, la chancelière Angela Merkel reste au zénith de sa popularité, sur fond d'inflexion sociale de sa politique et du rôle remarqué de l'Allemagne dans la crise ukrainienne.

Le début du troisième mandat d'Angela Merkel, entamé mi-décembre, n'aura pas été de tout repos avec un accident de ski qui l'a contrainte à marcher avec des béquilles pendant plusieurs semaines, la "cohabitation" avec des partenaires sociaux-démocrates (SPD) cherchant à imposer leur empreinte, la démission d'un ministre et une crise internationale majeure avec la Russie.

Mais la chancelière conservatrice de 59 ans, célébrée en Allemagne pour avoir sauvé la première économie européenne de la crise financière, continue de jouir d'une insolente popularité, à rendre jaloux la plupart des autres dirigeants européens, dont le président français François Hollande qui vient d'être sanctionné lors d'un scrutin municipal.

Mme Merkel, qui profite de la bonne santé économique du pays pour préparer l'introduction d'un salaire minimum et améliorer les petites retraites, reste la personnalité politique préférée des Allemands, selon les sondages, insensible à l'usure qu'auraient pu entraîner plus de huit ans au pouvoir.

Elle était notamment en tête du dernier palmarès publié à la mi-mars par la chaîne de télévision publique ZDF, devant son ministre des Affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier.

"Merkel est toute puissante sur la scène politique allemande. Elle bénéficie même du respect des électeurs sociaux-démocrates", estime Ulrich von Alemann, politologue de l'Université de Düsseldorf.

Les conservateurs de Merkel (CDU/CSU) continuent d'ailleurs de dominer les sondages --autour de 41,5% d'intentions de vote--, contre 26% pour le SPD, des scores semblables à ceux obtenus aux législatives de septembre.

Pour M. von Alemann, "la grande coalition a suivi un cours stable et solide, sans grand scandale, surmontant rapidement des petits problèmes de personnel" comme la démission en février du ministre de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, soupçonné d'avoir interféré avec une enquête judiciaire pour pédophilie visant un parlementaire du SPD.

L'acuité de la crise en Ukraine, qui a récemment occulté presque tous les autres sujets, a poussé le nouveau gouvernement allemand à s'engager sur la scène internationale davantage que la précédente coalition des conservateurs avec les libéraux.

Ancienne citoyenne de l'Allemagne de l'Est communiste(RDA), parlant très bien le russe, Mme Merkel est apparue comme la dirigeante européenne la plus impliquée et la plus influente sur ce dossier, bien que parfois accusée de rechigner à mettre une réelle pression sur la Russie en raison des liens économiques qui unissent les deux pays.

L'omniprésent Steinmeier, qui avait déjà été chef de la diplomatie dans le premier gouvernement Merkel de 2005 à 2009, semble être aussi apprécié des Allemands. "C'est sans aucun doute un gain pour la politique étrangère du gouvernement", commente Andrea Römmele, politologue de l'institut Herthie School of Governance.

Sur le plan économique, la nouvelle coalition peut se targuer de préparer un budget de l'Etat à l'équilibre dès 2015. Du jamais vu depuis 1969. Et les prévisions pour sa croissance économique sont bonnes: +1,8% pour cette année, puis +2,0% en 2015.

Avec l'arrivée du SPD au pouvoir, "le gouvernement allemand est devenu plus social", constate Mme Römmele. Le salaire minimum, mesure phare imposée par les sociaux-démocrates dont les détails sont en cours de finalisation, devrait voir le jour début 2015, dans un pays qui en était jusqu'ici dépourvu. Il devrait s'appliquer à tous, sauf aux moins de 18 ans et aux stagiaires, malgré les critiques des milieux d'affaires.

Et pour les personnes âgées, groupe électoral incontournable dans un pays vieillissant, les conservateurs et les sociaux-démocrates y vont chacun de leur mesure: les premiers ont promis une hausse du montant de la retraite pour les mères de famille, les seconds, la possibilité d'un départ anticipé à la retraite dès 63 ans (au lieu de l'objectif de 67 ans fixé dans la loi actuelle) à taux plein pour les salariés ayant déjà cotisé 45 ans.

clp/aro/jr

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