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Les promoteurs parleront bruit à Bahreïn

Les promoteurs parleront bruit à Bahreïn

Les promoteurs des courses de F1 se réuniront à Bahreïn pour discuter de la controverse entourant le bruit des moteurs.

Le promoteur du Grand Prix d'Australie n'a pas du tout apprécié cet aspect du spectacle qu'il a offert au public de Melbourne. Pour lui, ces moteurs au bruit plus sourd vont détruire le sport, vont « détruire ce que Bernie Ecclestone a construit pendant toutes ces années et tuer la poule aux oeufs d'or ».

M. Walker, président de l'Association des promoteurs, a expliqué dans le journal The Independent que les membres de l'association se réuniraient à Bahreïn pour en discuter.

Il faut dire tout de suite que Ron Walker est un proche de Bernie Ecclestone. Ce dernier avait prévenu tout le monde qu'il ne fallait pas toucher au bruit des voitures parce qu'il donne l'essentiel des sensations au public.

C'est vrai que le bruit strident des moteurs atmosphériques ajoutait au spectacle, mais le bruit plus sourd des moteurs turbo permet aujourd'hui d'entendre d'autres bruits de la mécanique qu'on n'entendait pas avant, comme le travail des freins et des pneus. Plusieurs pilotes en ont fait mention à Melbourne et disent que c'est une autre façon de voir et de sentir la F1, sans se faire casser les oreilles.

Malgré cela, le public a été surpris par le manque de bruit des moteurs. Et le promoteur australien trouve que le président de la FIA, Jean Todt, à l'origine de cette nouvelle motorisation hybride (essence + électricité par la récupération d'énergie), a fait preuve « d'arrogance » dans ce dossier en imposant ces moteurs 6 cylindres moins énergivores.

Rappelons que ces nouveaux moteurs, qu'on appelle maintenant des groupes propulseurs, ne doivent plus dépenser que 100 kilos d'essence par heure durant la course (à peu près 135 litres), le reste de la distance à parcourir étant prise en charge par de puissants systèmes électriques de récupération d'énergie.

Chaque pilote doit donc gérer sa puissance afin d'aller au bout de l'exercice avec 100 kilos d'essence, sans dépasser la limite permise par heure. Au départ et au moment des dépassements, le pilote est à fond et consomme 100 kilos par heure. Il doit donc ensuite trouver le moyen d'économiser et d'utiliser ses systèmes de récupération d'énergie pour couvrir la distance totale de la course.

Jean Todt a tout de suite réagi en disant qu'il n'était pas contre le principe qu'on augmente un peu le bruit des moteurs « si possible », et qu'on augmente « si nécessaire » la limite maximum permise de 100 kilos d'essence par heure à 110.

Rosberg ne se plaint pas

Bien sûr, c'est lui qui a gagné. Nico Rosberg a croisé la ligne d'arrivée à Melbourne avec une avance de 24 secondes sur la Red Bull de Daniel Ricciardo (disqualifié depuis).

Il reste que le pilote de la marque Mercedes-Benz fait partie de ceux qui croient que la F1 doit aller de l'avant.

« C'est bon pour la F1, a-t-il dit au magazine Autosport. Ça a brassé les cartes, ce qui est super. Le sport en avait besoin. Et la F1 est maintenant de son temps. C'est beaucoup moins énergivore, et c'est la bonne direction à prendre. »

« Pour le pilotage,, c'est amusant. Ça va moins vite que l'an dernier (sur la moyenne d'un tour), ce que je n'aime pas. Mais on va s'habituer, je ne me rends même pas compte que je roule moins vite. Bien sûr, c'est plus compliqué à gérer dans le cockpit, car il faut faire beaucoup de choses. Et ça prendra un petit peu de temps avant qu'on intègre bien tous ces systèmes. »

Le seul risque est que ces moteurs ne tiennent pas le coup. On s'attendait à un taux d'abandon très élevé à Melbourne.

Il y a eu cinq abandons sur les sept en raison de pépins de moteurs : ceux de Lewis Hamilton au troisième tour et de Sebastian Vettel au tour suivant, tous les deux privés d'un de leurs six cylindres, et ceux des deux pilotes Lotus, victimes des systèmes de récupération d'énergie (ERS) incorporés aux groupes propulseurs.

La chaleur annoncée en Malaisie n'aidera pas la cause des motoristes. Déjà, Renault prévient que son groupe propulseur aura du mal à respirer dans la fournaise de Sepang.

« Nous avons eu plusieurs problèmes à Melbourne sur différentes voitures, a expliqué Rémi Taffin, responsable des opérations piste de Renault. Mais nous sommes parvenus à les recréer sur le banc (d'essai) à Viry (NDLR: l'usine des moteurs de Renault).

« Des six composantes du groupe propulseur, le moteur à combustion subira le plus de pression en Malaisie, analyse l'ingénieur français. L'humidité de Sepang rendait la situation un peu plus facile pour les moteurs atmosphériques, car la puissance diminuait avec l'augmentation de l'humidité dans l'air.

« Avec les moteurs turbo, l'entrée d'air est continuellement contrôlée peu importe les conditions ambiantes, alors cela va faire très mal dans les deux longues lignes droites », a prédit Rémi Taffin.

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