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L'économie russe risque de passer dans le rouge avec la crise ukrainienne (Banque mondiale)

L'économie russe risque de passer dans le rouge avec la crise ukrainienne (Banque mondiale)

L'économie russe, déjà en berne, risque de passer dans le rouge et de se contracter de 1,8% dès cette année si la crise autour de l'Ukraine s'aggrave, a averti mercredi la Banque mondiale.

Dans son rapport trimestriel, l'institution basée à Washington a pris en compte les conséquences des événements survenus ces dernières semaines en Crimée, péninsule du sud de l'Ukraine rattachée à la Russie, qui ont provoqué la pire crise entre Moscou et l'Occident depuis l'époque de la Guerre Froide.

Aussi bien Américains qu'Européens ont déjà décrété des sanctions à l'encontre de Moscou. Si l'impact de ces mesures s'est pour l'heure révélé limité, les Occidentaux ont mis en garde le Kremlin contre des représailles plus sévères, qui pourraient affecter des pans entiers de l'économie russe.

Alors que l'absence de réformes structurelles de fond avait déjà mené à une "érosion de la confiance des investisseurs" et à un ralentissement progressif de la croissance, qui s'est établie en 2013 à 1,3%, les "récents événements autour de la Crimée ont transformé ce problème persistant en véritable crise de confiance", estime la BM dans son rapport.

Cela a "montré plus clairement la faiblesse du modèle de croissance économique" de la Russie, ajoute la banque mondiale.

Or, si le conflit autour de l'Ukraine s'aggrave, "cela pourrait détériorer encore la confiance des hommes d'affaires et des consommateurs et accroître la volatilité du marché, affaiblissant les perspectives pour la consommation domestique et la croissance", explique-t-elle.

Dans ce contexte, la Banque a élaboré deux scénarios pour la suite des événements.

Dans le premier, selon lequel la crise en Crimée aurait un "impact limité" et serait résolue de manière pacifique, l'économie russe devrait connaître un ralentissement de sa croissance de 1,3% en 2013 à 1,1% en 2014, contre 2,2% anticipés auparavant.

Le nouveau chiffre de la BM est toutefois encore supérieur à ce que prévoient les économistes des principales banques et des agences de notation financières, qui pronostiquent désormais une croissance inférieure à 1% cette année.

En 2015, selon ce scénario, la croissance devrait légèrement se reprendre et atteindre 1,3%.

Le second scénario prévoit pour sa part "une intensification des tensions politiques" qui inquièteront consommateurs et investisseurs, et mèneraient alors à un "choc plus sévère" pour l'économie et les investissements.

Dans cette éventualité, le PIB pourrait chuter de 1,8% en 2014, retombant dans le rouge pour la première fois depuis 2009, année au cours de laquelle la Russie avait été frappée de plein fouet par la crise économique mondiale. Cette contraction s'aggraverait encore plus en 2015, avec un recul de 2,1% du PIB.

Dans ce scénario catastrophe, les entreprises russes auront de plus en plus de difficultés à trouver des financements à l'étranger, qui leur sont pourtant vitaux, de même que les banques, ce qui réduirait leurs capacités à accorder des crédits. Par ailleurs, les investisseurs étrangers pourraient retirer leurs fonds de Russie.

La fuite des capitaux, un problème endémique en Russie, pourrait alors atteindre 150 milliards de dollars en 2014 - contre 62,7 milliards de dollars en 2013 - et 80 milliards de dollars en 2015, a par ailleurs déclaré Birgit Hansl, économiste à la BM et auteur du rapport, citée par l'agence Ria-Novosti.

Toutefois, ce scénario ne prend pas en compte d'éventuelles sanctions commerciales de la part de la communauté internationale, précise la BM dans son rapport, laissant entendre que les chiffres pourraient être encore plus calamiteux.

edy/lpt/ros

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