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La Turquie prête à riposter à toute menace venue de Syrie (Davutoglu)

La Turquie prête à riposter à toute menace venue de Syrie (Davutoglu)

La Turquie est prête à recourir à toutes les mesures nécessaires, pour répondre aux menaces à sa sécurité en provenance de Syrie, a assuré mercredi son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu.

Dans un entretien accordé à l'AFP dans sa région de Konya, le ministre n'a pas exclu d'éventuelles opérations militaires au delà de la frontière turque dans le pays voisin.

"La République turque est un Etat puissant qui n'hésite jamais à prendre toutes les mesures qu'il juge nécessaires pour protéger sa sécurité nationale", a-t-il déclaré.

"Je ne conseille à aucun mouvement syrien, ni au régime (de Damas) d'éprouver la détermination de la Turquie", a ajouté M. Davutoglu.

Ces déclarations interviennent alors qu'un chasseur de l'armée de l'air turque a abattu dimanche un avion militaire syrien accusé d'avoir violé son espace aérien.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le MiG syrien a été visé alors qu'il bombardait des secteurs dans la province de Lattaquié, dans le nord de la Syrie, où de violents combats opposent depuis plusieurs jours les rebelles syriens à l'armée fidèle au président Bachar al-Assad.

La Syrie a affirmé que son chasseur avait été attaqué alors qu'il se trouvait au-dessus de son territoire, dénonçant une "agression caractérisée".

Cet incident est le plus grave depuis que des avions de chasse turcs ont abattu, en 2013, un hélicoptère syrien là encore accusé d'avoir violé l'espace aérien turc.

La Turquie a modifié ses règles d'engagement après qu'un de ses avions de combat eut été abattu par les forces aériennes syriennes en juin 2012.

"Ces règles d'engagement ne sont pas un secret", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie turque. "Elles ne sont pas destinées à rester lettre morte (...) nous avons essayé de prévenir la tension et le conflit mais le régime syrien s'est aventuré à tester nos mesures de dissuasion", a-t-il ajouté.

"La Turquie est prête à prendre toute mesure légitime, conformément au droit international, si sa sécurité est menacée, y compris dans la région où se trouve la tombe de Souleimane Shah", a insisté M. Davutoglu.

Les forces armées turques sont en mesure de "répondre immédiatement à toute violation" des frontières, a encore indiqué le ministre.

"Le régime syrien doit avant tout renoncer à sa position hostile et à ses méthodes barbares", a-til ajouté. "Quel régime peut s'arroger le droit de lancer des bombes, des missiles ou des armes chimiques sur son peuple?", a-t-il interrogé.

Ankara a annoncé mis mars avoir placé en alerte renforcée son dispositif militaire autour de ce site historique à 25 kilomètres à l'intérieur du territoire syrien, en raison de menaces du groupe jihadiste de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Le tombeau de Souleimane Shah, grand-père d'Osman Ier, fondateur de l'Empire ottoman, est considéré comme un territoire turc depuis la signature d'un traité entre la France, qui occupait alors ce territoire, et la Turquie en 1921.

La Turquie a pris fait et cause pour la rébellion syrienne face au régime du président Bachar al-Assad et accueille sur son territoire plus de 700.000 réfugiés syriens.

Le gouvernement islamo-conservateur turc est régulièrement accusé par ses partenaires occidentaux de fournir des armes aux rebelles syriens, notamment à certains de ses groupes les plus extrémistes, ce qu'il a toujours nié.

La Turquie a démenti mercredi avoir ouvert son territoire aux rebelles syriens combattant dans la région de Lattaquié.

Ces allégations sont "fausses et totalement infondées", a assuré dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères, précisant avoir ouvert sa frontière dans le secteur à 800 Syriens pour des raisons "humanitaires".

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