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Chine : l'un des meneurs d'un village rebelle a fui aux USA, demande l'asile politique

Chine : l'un des meneurs d'un village rebelle a fui aux USA, demande l'asile politique

Deux ans et demi après la rébellion victorieuse du village chinois de Wukan contre des cadres corrompus, l'un des meneurs de la révolte a annoncé mercredi à l'AFP s'être enfui aux Etats-Unis où il compte demander l'asile politique.

Zhuang Liehong, qui avait ensuite été élu en 2012 au comité municipal du village, a expliqué avoir quitté la Chine en janvier à la suite d'une nouvelle vague de manifestations, redoutant que la police ne lui en impute la responsabilité.

"Il est certain que je serais emprisonné (si je revenais). Ils peuvent vous enfermer sous n'importe quel prétexte et vous n'avez aucun moyen de vous défendre. Je n'avais pas le choix, il fallait que je parte", a-t-il déclaré de New York au téléphone à l'AFP.

Les 13.000 habitants de Wukan, dans le sud de la Chine, s'étaient soulevés fin 2011, exaspérés par des saisies de terres arbitraires et soupçonnant les cadres locaux du Parti communiste d'en tirer profit.

Leur mouvement avait suscité un vif intérêt sur les réseaux sociaux chinois, et, contre toute attente, les autorités provinciales du Guangdong avaient finalement accepté l'organisation d'élections libres dans ce village, une concession sans précédent.

Mais les rebelles nouvellement élus avaient rapidement découvert qu'ils avaient peu de pouvoirs pour obtenir la restitution des terres confisquées, face à la résistance des autorités du district, à d'influentes entreprises locales et à des contraintes juridiques.

Par ailleurs, Yang Semao et Hong Ruichao, responsables-adjoints du comité municipal élu et eux aussi anciens meneurs de la rébellion de 2011, ont été interpellés ces dernières semaines, accusés d'avoir touché des pots-de-vin et de faits de corruption, selon la presse officielle.

Ces arrestations et le départ de M. Zhuang pour les Etats-Unis interviennent alors qu'un nouveau scrutin est prévu dans le village pour le 31 mars, et qu'un nouveau comité de 11 dirigeants locaux sera mis en place début avril.

"Il est évident que les autorités veulent contrôler la situation, et empêcher Yang et Hong de se représenter aux élections", a indiqué Zhuang Liehong, estimant que ces derniers n'avaient "pas touché un centime".

Joint au téléphone par l'AFP, Yang Semao, qui a depuis été libéré de prison pour aider à la préparation des élections, a déclaré mercredi : "Pour parler vrai, je n'ai pas tiré un quelconque bénéfice de ces fonctions".

cdh/jug/bds

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