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Candy Crush peine à trouver la confiance de Wall Street pour ses débuts

Candy Crush peine à trouver la confiance de Wall Street pour ses débuts

Les débuts difficiles à Wall Street mercredi de King Digital Entertainment, l'éditeur britannique du populaire jeu vidéo Candy Crush, reflètent l'ampleur du défi qu'il doit relever pour espérer séduire les investisseurs dans le futur: la création d'un nouveau hit.

Dès ses premières heures de cotation à Wall Street, sur le New York Stock Exchange, l'action "KING" a chuté d'emblée de plus de 9%.

Ce niveau valorise l'ensemble de la société à près de 6,41 milliards de dollars, loin de la valorisation de 6,6 à 7,6 milliards envisagées il y a deux semaines par King.

Vers 16H00 GMT, elle dégringolait encore de 9,51% à 20,36 dollars, soit nettement en-deçà de son prix d'introduction de 22,50 dollars mais aussi tout en bas de la fourchette initialement annoncée de 21 à 24 dollars.

Les investisseurs, attirés par le jeu phare de l'éditeur Candy Crush, qui rassemble des millions d'accros à ces bonbons multicolores dans le monde devant leurs smartphones, et ses ventes exceptionnelles, lui ont permis de lever 500 millions de dollars. En tout 22,2 millions d'actions ont été introduites.

Mais loin du succès foudroyant remporté ces deux dernières années par son titre aux 97 millions d'utilisateurs, les premiers pas de l'éditeur à Wall Street révèlent une réticence réelle des investisseurs à rentrer dans le jeu.

"C'est l'exemple typique d'une introduction qui n'est pas un pari sur l'avenir mais prend en compte le passé, qui est, il est vrai, fantastique", souligne Gregori Volokhine, gérant du fonds Meeschaert America.

Le boom des jeux mobiles a permis à King, créé en 2002, de voir sa croissance exploser. Son chiffre d'affaires a ainsi bondi à 1,88 milliard de dollars en 2013 contre 164 millions en 2012.

"Mais jusqu'à quand peut-on surfer sur le succès d'un seul jeu? Le succès ne peut pas continuer indéfiniment. C'est un modèle d'affaires basé sur une mode", explique Trip Chowdhry, Global Equities Research.

Les investisseurs ayant parié sur l'action "KING" dès l'annonce de son prix d'introduction mardi soir "sont arrivés au moment du pic de la croissance" de son jeu vedette. Or, le problème de se trouver à un sommet, "c'est que l'on ne peut que chuter à partir de là", note l'analyste spécialisé dans le secteur technologique.

"Candy Crush ne peut pas éternellement continuer à être la vache à lait de King, qui doit désormais prouver qu'il peut répéter ce succès avec de nouveaux titres", résume pour sa part, Jack Kent, analyste de IHS.

A moins qu'il ne parvienne à se renouveler en démontrant par de nouveaux titres sa capacité à plaire à un public en permanence habité par une soif de nouveauté, la plupart des analystes craignent un scénario du pire.

"La société va devenir le nouveau Zynga si elle n'arrive pas à créer quelque chose de différent", ajoute M. Chowdhry.

Zynga avait été gourmand lors de son introduction en Bourse en 2011: il avait levé 1 milliard de dollars et s'était évalué à 7 fois plus.

Zynga comptait à l'époque seulement 54 millions de joueurs et il était comme lui très dépendant d'un titre, FarmVille. Celui-ci ne représentait toutefois que 27% de ses revenus, quand Candy Crush pèse pour 78% dans ceux de King.

Passé l'enthousiasme des débuts, les bénéfices et le cours de l'action Zynga ont chuté. La société a fermé des studios de création, licencié des centaines de salariés et toujours pas retrouvé son élan perdu.

Mais le défi n'est pas simple.

"King prétend avoir développé la technologie et la structure qui l'aideront à répéter son succès, et il est connu pour avoir mieux réussi que ses concurrents à développer des jeux populaires sur plusieurs plateformes, mais il n'y a pas de garanties qu'il puisse répéter le succès de Candy Crush", insiste Jack Kent.

Pour Trip Chowdhry, King pourrait être "sur un nouveau coup" sans que le marché soit au courant. "Il faut les surveiller de près".

ppa/sl/rap

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