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Bank of America clôt un volet des prêts toxiques avec un chèque de 9,5 milliards

Bank of America clôt un volet des prêts toxiques avec un chèque de 9,5 milliards

Bank of America (BofA) a clos mercredi au prix fort un nouveau chapitre judiciaire des prêts immobiliers toxiques à l'origine de la crise financière, ce qui va peser sur ses bénéfices du premier trimestre.

Dans le collimateur des autorités pour ses achats hasardeux, la deuxième banque américaine en termes d'actifs a accepté de payer 9,5 milliards de dollars de plus pour solder un énième litige immobilier.

Selon les termes de l'accord, l'établissement va verser 6,3 milliards de dollars en numéraire aux agences de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac.

Les 3,2 milliards de dollars restants seront consacrés à des rachats d'actifs toxiques encore détenus par les deux organismes para-publics.

Le régulateur du secteur immobilier, l'agence fédérale du financement du logement (FHFA), avait lancé des poursuites judiciaires en 2011 contre la banque et ses filiales Merrill Lynch et Countrywide.

Il les accusait d'avoir trompé délibérément "Fannie" et "Freddie" sur la qualité de prêts qu'ils leur avaient vendus jusqu'au début de la crise. Ces prêts leur ont causé des pertes colossales.

Entre 2005 et 2007, Bank of America, sa filiale de prêts hypothécaires Countrywide et sa banque d'affaires Merrill Lynch avaient cédé à Freddie Mac et Fannie Mae 57,5 milliards de dollars de prêts hypothécaires pourris, selon la FHFA.

Fannie Mae et Freddie Mac ne font pas directement de prêts, mais garantissent ou rachètent les emprunts aux organismes de crédits et aux banques. Ils les revendent ensuite aux investisseurs sous forme de titres hypothécaires.

Bank of America s'est réjoui d'avoir résolu "la pièce restante la plus importante" de ce casse-tête qui n'en finit plus depuis bientôt quatre ans. Elle affirme avoir résolu désormais 88% des litiges liés aux prêts immobiliers pourris adossés à des instruments financiers complexes.

Elle va néanmoins devoir inscrire une charge de 3,7 milliards de dollars avant impôts sur ses comptes du premier trimestre, qu'elle publie le 16 avril.

Malgré ces vents contraires, la banque assure qu'elle disposera de suffisamment de fonds propres pour remplir les critères de Bâle imposés aux institutions financières représentant un risque pour le système financier mondial.

L'établissement a réussi les tests de solidité de la Banque centrale américaine, dont le dernier volet a justement été publié mercredi.

Elle reste malgré tout la banque américaine qui peine le plus à se remettre de la crise financière. D'autant qu'elle fait encore face à de très nombreuses plaintes liées à des erreurs dans ses procédures de saisies immobilières.

Cet accord est annoncé le jour même où la banque et son ex-patron Kenneth Lewis ont accepté de payer un total de 25 millions de dollars, dont 10 millions versés par M. Lewis lui-même, pour obtenir l'abandon de poursuites des autorités.

Ils étaient accusés d'avoir caché ou présenté de manière trompeuse des prévisions financières durant les préparatifs de la fusion avec Merrill Lynch, qui était alors plombée par ses paris risqués dans les crédits immobiliers à risque ("subprime").

La facture liée aux errements de BofA dans l'immobilier se chiffre désormais à une trentaine de milliards de dollars.

Le montant de 9,5 milliards de dollars est l'une des plus grosses sommes jamais payées par une banque américaine pour éviter des poursuites judiciaires dans ce dossier des prêts immobiliers.

Le record est détenu par sa rivale JPMorgan Chase, avec plus de 13 milliards de dollars en novembre dernier. Bank of America avait déjà payé 11,6 milliards de dollars à Fannie Mae et Freddie Mac sur un autre volet des crédits immobiliers en janvier 2013.

Elle a aussi accepté en janvier dernier de payer 8,5 milliards de dollars à un groupe d'investisseurs floués par les crédits immobiliers à risque.

Sauvée de la faillite par les fonds publics en 2009, BofA est également l'une des dix banques ayant passé un accord à l'amiable à 8,5 milliards de dollars avec les autorités américaines pour dédommager des propriétaires immobiliers dans l'affaire des saisies abusives de logements.

La plupart de ces contentieux impliquent Countrywide, qui était devenue l'un des symboles des dérivés du secteur financier pour avoir vendu des milliers de prêts à des ménages insolvables.

lo/sl/sam

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