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"A qui rendre notre or de Crimée ?", s'interroge un musée néerlandais

"A qui rendre notre or de Crimée ?", s'interroge un musée néerlandais

A qui de Kiev ou de Moscou doit-il rendre les objets en or prêtés pour une exposition sur la Crimée ? Le musée archéologique Allard Pierson d'Amsterdam s'interroge au vu des bouleversements géopolitiques qui ont frappé dernièrement la péninsule.

"Les objets resteront aux Pays-Bas jusqu'à la fin de l'exposition mais compte tenu des événements politiques, nous sommes en train de réfléchir à qui nous devons les rendre", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'Université d'Amsterdam, auquel appartient le musée, Yasha Lange.

Les objets, découverts dans des tombes érigées entre le VIe et le IIe siècles avant l'ère chrétienne sur les rives de la mer Noire, avaient été prêtés au musée néerlandais par cinq institutions ukrainiennes, dont quatre se trouvant en Crimée.

"A qui appartiennent les objets ?", se demande M. Lange : "il s'agit de questions juridiques très complexes".

Afin de savoir à qui rendre ses objets, le musée a également demandé son avis au ministère des Affaires étrangères.

Les Pays-Bas, tout comme les autres alliés occidentaux des Etats-Unis, ne reconnaissent pas le rattachement de la Crimée à la Russie et les rapports diplomatiques entre Moscou et l'Occident sont d'ailleurs au plus bas depuis la fin de la Guerre froide.

Le président Vladimir Poutine avait signé le 18 mars le traité historique rattachant la Crimée à la Russie. L'accord était entré en vigueur le jour-même.

Les contrats de prêts avaient été signés "avant le début des troubles", a assuré M. Lange.

Les objets rassemblés dans le musée néerlandais "racontent la riche histoire de la péninsule colonisée par les Grecs à partir du VIIe siècle avant Jésus-Christ", selon son site internet.

Il s'agit d'une centaine d'objets, en majorité des bijoux en or constellés de pierres précieuses : bracelets, colliers, bagues et boucles d'oreille, qui rappellent les figures mythologiques de la Grèce antique.

Un fourreau d'épée, un casque de cérémonie et des boîtes chinoises en bois laqué sont également présentés dans l'exposition, qui doit se terminer fin août : "la Crimée et la Mer noire étaient et restent un carrefour important entre l'Europe et l'Asie".

Le musée, qui voulait à travers cette exposition éclairer d'une lumière nouvelle les Scythes, les Goths et les Huns, est "en contact constant" avec Kiev et Moscou, a également assuré M. Lange.

mbr/ndy/bds

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