Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Élections 2014 - Le Parti québécois veut faire prendre le virage numérique au secteur culturel

Le PQ veut faire prendre le virage numérique à la culture

www.sebastiaanterburg.nl/" data-caption="Photo CC-BY Sebastiaan ter Burg License: creativecommons.org/licenses/by/ 3.0/ Contact: www.sebastiaanterburg.nl/" data-credit="Virtueel Platform 2006-2012/Flickr">

MONTRÉAL - La question de l'intégrité a rattrapé Pauline Marois mercredi lorsqu'elle a dû admettre que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) se penche sur les pratiques de financement du Parti québécois (PQ).

La chef péquiste savait que l'UPAC avait rencontré des dirigeants de son parti au cours de l'hiver mais a choisi de ne pas révéler l'information au public, jusqu'à ce que l'affaire éclate au grand jour.

«Oui, j'ai été informée par mon directeur général et celui-ci m'a aussi informé qu'on ne souhaitait pas que cette information soit connue, c'est-à-dire que l'UPAC ne souhaitait pas que cette rencontre soit connue», a-t-elle justifié en point de presse à Montréal, au 22e jour de la campagne électorale.

Le quotidien La Presse a révélé que l'enquête de l'UPAC sur le financement illégal des partis politiques, baptisée Projet Joug, vise non seulement le Parti libéral du Québec (PLQ) mais aussi le Parti québécois.

L'UPAC a rencontré le directeur général du PQ, Sylvain Tanguay, pour parler du financement du parti, son fonctionnement, sa structure et son organigramme. L'Unité a aussi questionné le directeur des finances et de l'administration du parti, Pierre Séguin, à l'occasion d'un entretien distinct.

Des «actions policières» auraient même été planifiées à l'égard du PQ, mais elles ont été mises en exergue le temps de la campagne électorale.

Cette affaire rappelle la perquisition menée en juillet 2013 dans les locaux du Parti libéral du Québec à Montréal. Le chef Philippe Couillard avait attendu jusqu'à la rentrée de septembre pour confirmer l'information. Il avait justifié son choix de garder le silence sur cette question pour «ne pas perturber l'enquête policière».

Mme Marois a elle aussi gardé le silence sur l'enquête de l'UPAC et elle croit que cette la décision était appropriée.

«On ne l'a pas caché puisqu'on nous avait demandé de ne pas en parler», a-t-elle expliqué.

Dans son blogue daté du 25 mars, intitulé «Intégrité: Mes 12 questions à Philippe Couillard», le ministre Jean-François Lisée exige pourtant des comptes au chef libéral au sujet de son silence sur l'intervention de l'UPAC.

Pourquoi, demande-t-il, avoir «décidé de cacher la vérité aux Québécois sur cette affaire pendant deux longs mois?»

Les cas du PLQ et du PQ ne sont d'aucune façon comparables, a soutenu Mme Marois.

Le Parti québécois a répondu à une simple demande «d'information» de la part de l'UPAC alors que le Parti libéral «a été perquisitionné à la suite d'une demande de mandat chez un juge», a-t-elle dit.

La chef péquiste martèle jour après jour que le Parti québécois est sans reproche en matière d'éthique et impute au Parti libéral une longue liste de manquements à l'intégrité. Alors qu'elle s'employait à noircir le tableau libéral, elle a affirmé une fausseté qu'elle a dû corriger par la suite.

«Jamais je n'accepterai que le Parti québécois soit comparé au Parti libéral en matière de financement et en matière d'octroi de contrat, on se comprend? Actuellement, il y a un ministre qui est poursuivi au criminel, du Parti libéral, il s'appelle Tony Tomassi et les activités auxquelles il s'est livré est de donner des permis de garderie à des amis qui ensuite finançaient son parti», a-t-elle allégué.

Or, l'ex-ministre Tomassi fait face à des accusations de fraude et d'abus de confiance contre le gouvernement en lien avec l'utilisation d'une carte de crédit d'une firme privée. Les permis de garderie et le financement politique n'ont rien à voir dans la chute de l'ex-député de Lafontaine expulsé du caucus libéral en 2010.

«J'admets, effectivement, vous avez raison, que c'est un raccourci», a-t-elle répondu lorsqu'un reporter a relevé l'inexactitude de ses propos sur l'ancien ministre de la Famille.

Quota de financement

Depuis plusieurs jours, Mme Marois ne cesse de dénoncer les «quotas» de financement que devaient atteindre les ministres (100 000 $) sous la gouverne de Jean Charest, une pratique qu'elle juge inacceptable. Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a mis du sable dans l'engrenage en affirmant qu'il y avait aussi des quotas de la sorte au Parti québécois.

La chef péquiste n'a pas nié l'existence de «quotas» de financement, qu'elle préfère nommer «objectifs», mais a insisté pour dire que tout se déroulait au grand jour, conformément aux standards de transparence.

«M. Legault faisait partie de la même formation politique que moi et il y avait des quotas, pas des quotas mais des objectifs, et c'était par le Parti québécois, très public d'ailleurs, parce qu'on en rendait compte régulièrement au conseil national», a-t-elle dit.

Elle a précisé que chacune des circonscriptions avait un objectif de financement établi en fonction notamment du nombre de militants et de la richesse relative du milieu.

La divulgation des actifs

Encore une fois, la chef du Parti québécois a dit non à la divulgation des actifs de son couple, s'en remettant aux informations fiscales transmises au Commissaire à l'éthique.

«Nous respectons strictement les exigences du Commissaire à l'éthique», a assuré Mme Marois, ajoutant que son mari, Claude Blanchet, avait pris soin d'abandonner tous les conseils d'administration sur lesquels il siégeait et mis en fiducie sans droit de regard toutes les actions qu'il possédait.

La leader péquiste estime qu'il ne faut pas tomber dans le «voyeurisme» au sujet des avoirs des dirigeants mais elle met son adversaire libéral au défi.

«Peut-être que M. Couillard pourrait aussi nous révéler ses rapports d'impôt des cinq dernières années, ce serait intéressant», a-t-elle laissé tomber.

Politique culturelle

Il n'a pas été beaucoup question de culture pendant la conférence de presse qui portait sur les engagements du PQ dans ce secteur.

Mme Marois a promis l'adoption d'une nouvelle politique mieux adaptée aux réalités contemporaines par le biais d'une stratégie numérique.

Accompagnée entre autres par les candidats Maka Kotto et Lorraine Pintal, la chef péquiste a déploré l'absence d'engagements en matière culturelle de son adversaire Philippe Couillard, à qui elle reproche son absence de vision et d'ambition.

Le PQ s'engage à faire prendre le virage de la modernité au secteur culturel en assurant le transfert des oeuvres québécoises sur support numérique.

M. Kotto a indiqué que Télé-Québec serait le mur portant de cette stratégie.

Mme Marois a également promis de poursuivre la mise en oeuvre des recommandations incluses dans les rapports des groupes de travail constitués par son parti au sujet de la philanthropie culturelle, de l'avenir du cinéma et du réseau muséal.

La chef péquiste mettra aussi de l'avant son projet d'encadrement des prix des livres.

Mme Marois a réduit ses activités mercredi afin de se préparer à l'enregistrement de l'émission «Tout le monde en parle» en soirée et au débat télévisé présenté à TVA jeudi soir.

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.