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Washington exhorte Le Caire à ne pas exécuter 529 pro-Morsi condamnés à mort

Washington exhorte Le Caire à ne pas exécuter 529 pro-Morsi condamnés à mort

Les Etats-Unis ont exhorté mardi l'Egypte à ne pas appliquer les condamnations à mort prononcées la veille contre 529 partisans du président islamiste destitué Mohamed Morsi, une décision de la justice égyptienne qui soulève un tollé international.

Le département d'Etat a aussi prévenu d'éventuelles conséquences sur la reprise ou non de l'aide américaine au Caire, laquelle avait été partiellement gelée il y a six mois en représailles à la répression des pro-Morsi par le régime intérimaire installé par l'armée.

La diplomatie américaine avait déjà vivement réagi lundi en parlant d'un verdict "choquant" et qui "défie toute logique". Sa porte-parole Marie Harf a de nouveau fustigé "un mépris évident pour toutes les normes fondamentales de la justice".

"Il serait impensable d'appliquer le verdict d'hier", a-t-elle martelé, dénonçant aussi l'audience de mardi concernant 683 autres partisans de M. Morsi.

"Nous leur demandons (aux autorités égyptiennes, Ndlr) de ne pas appliquer la décision" de justice, a insisté la porte-parole, réclamant "un processus d'appel" pour les condamnés. Pour Washington, Le Caire "doit accorder à toutes ces personnes un procès libre et équitable conformément aux normes du droit international".

Le département d'Etat avait jugé "simplement pas possible" que la justice égyptienne ait pu examiner en seulement deux jours les preuves et les témoignages sur autant de dossiers.

Après les 529 pro-Morsi condamnés à mort lundi, 683 autres partisans ont été jugés mardi pour des violences en Egypte et connaîtront leur sort le 28 avril.

Les Etats-Unis épinglent régulièrement les autorités intérimaires au Caire installées par l'armée après le renversement et l'arrestation en juillet 2013 de M. Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement un an plus tôt.

Pour répondre à la répression depuis l'été 2013 contre les pro-Morsi, Washington avait partiellement suspendu son aide de 1,5 milliard de dollars par an au Caire, dont 1,3 milliard est de l'assistance militaire.

"Nous sommes en train de déterminer si cette assistance restera gelée, si on en suspendra davantage ou si davantage (d'aide) sera réactivé", a réaffirmé Mme Harf. "Mais des choses comme ces actes scandaleux, choquants et impensables perpétrés par le gouvernement égyptien auront bien sûr un impact sur cette décision", a-t-elle argumenté.

Les Etats-Unis, alliés de l'Egypte depuis 35 ans, tancent depuis des mois Le Caire pour la lenteur de la transition démocratique et pour son mauvais bilan en termes de droits de l'homme et libertés publiques.

nr/gde

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